Ce n’est plus un secret pour personne que le Patronat des établissements privés de l’enseignement supérieur (Pepes) n’approuve pas les réformes engagées par le gouvernement dans le secteur. Et la réforme qui fâche le plus est celle relative à l’organisation d’un examen national de Licence et Master puisque l’autorité ministérielle estime que plusieurs école supérieures privées ne sont pas aux normes. Cette façon de présenter ces établissements n’est pas du goût de certains promoteurs dont le président du Pepes, le Colonel Marcellin Zannou. Partout où il est passé, et pas plus tard que vendredi dernier sur la télévision privée Canal 3, il a fustigé cette stigmatisation. Selon lui, la réforme du gouvernement relative à l’organisation d’un examen national de Licence et de Master est contraire aux normes du Cames et du système de Licence, Master et Doctorat (Lmd) en vigueur au Bénin. Si le Pepes déplore qu’au ministère de l’Enseignement supérieur il y a des cadres qui ne s’y connaissent pas, il martèle que la bonne thérapie, pour la formation des étudiants béninois et un véritable assainissement du secteur, c’est la création d’une Agence nationale de qualité et d’évaluation des activités des établissements, tel que proposé dans le programme d’action du gouvernement. Mais visiblement, le gouvernement n’entend pas démordre quant à l’organisation de l’examen de Licence et Master. A la faveur d’une déclaration de presse hier lundi 15 mai 2017, la ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Odile Attanasso a insisté sur la chose (Lire l’intégralité de sa déclaration publiée ci-dessous). Selon ses propos, les examens seront organisés sur une période transitoire de trois ans pour permettre aux établissements privés d’enseignement supérieur (Epes), de se conformer aux textes. Marie Odile Attanasso a d’ailleurs fait savoir que les examens de cette année sont prévus pour le mois d’août prochain. La deuxième édition de ces examens interviendra logiquement en 2018 puis la troisième et dernière édition en 2019. Voilà qui vient lever normalement tout doute sur la tenue ou non de ces examens. Les promoteurs d’établissements, les enseignants, les étudiants ainsi que les parents d’étudiants sont donc situés.
Encore une crise à gérer
En maintenant son option d’organiser contre vents et marées ces examens de Licence et Master uniquement pour les étudiants du privé, le gouvernement s’attire davantage la colère des promoteurs réunis au sein du Pepes. C’est le moins qu’on puisse dire. Les promoteurs partageant le raisonnement de leur président Marcellin Zannou vont-ils se plier, maintenant que l’autorité a fixé les uns et les autres? Difficile de le dire. Mais à y voir de près, on peut affirmer, au risque de se tromper, qu’on tend vers une radicalisation des positions. Qui des deux parties se ravisera? En tout cas, on n’est plus loin d’une nouvelle crise après celle gérée la veille de la rentrée universitaire où des établissements ont dû tempêter pour avoir la publication de la liste exhaustive des établissements autorisées à rouvrir cette année. Août 2017 n’est plus loin, si examens devrait y avoir. Il urge que le dialogue l’emporte afin que les étudiants ne soient pas sacrifiés sur l’autel d’un bras de fer inutile. N’existerait-il pas des modèles dans la sous-région ou sur le continent dont on peut s’en inspirer pour mieux arbitrer? Si oui, il faut y aller. Et si non, éviter les élucubrations.
Jacques Boco