Un contrat de gestion déléguée sera mis en œuvre bientôt à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) pour améliorer durablement les performances de l’entreprise. C’est du moins la quintessence de la conférence de presse conjointe organisée hier, lundi, par le ministre d’Etat en charge du Plan et du développement, Abdoulaye Bio Tchané et son collègue de l’Energie, Dona Jean Claude Houssou.
Cette sortie des deux ministres du gouvernement s’inscrit dans la droite ligne des décisions prises en conseil des ministres le 12 mai dernier dans le secteur de l’énergie. En effet, au cours de ladite séance, le gouvernement a décidé de faire procéder au remplacement par la Sbee de 5700 compteurs conventionnels par les compteurs à prépaiement et au paiement régulier des consommations d’énergie électrique de l’administration publique et des collectivités locales (sauf certaines structures hautement sensibles de la République). L’autre décision majeure, c’est la renonciation par l’Etat de ses créances sur la Sbee (près de 25 milliards FCfa au 31 décembre 2016), et la mise en place d’un dispositif performant de gestion déléguée en vue d’améliorer durablement les performances de l’entreprise. A en croire le ministre d’Etat, ces mesures viennent s’ajouter aux réformes et investissements engagés par l’Etat béninois et le gouvernement américain, à travers le programme Mca Bénin II, dans le secteur. Et l’une des conditions à l’entrée en vigueur du second compact du Mca, c’est le recouvrement des créances de la Sbee sur l’administration publique et les collectivités locales, puis la mise en place d’un dispositif préventif de l’accumulation des impayés des clients. C’est donc dans cette logique et faisant suite à l’adoption en conseil des ministres du Contrat Plan Etat/Sbee que le gouvernement, lancera un appel à candidatures international pour le recrutement d’un cabinet conseil pour l’assister dans la conduite du processus de mise en place de la gestion déléguée à la Sbee. Selon le ministre Houssou, il ne s’agit pas d’une privatisation puisqu’il ne sera pas question de rachat de la société par un privé. « C’est un engagement contractuel par lequel une entité privée prend la responsabilité de la gestion d’une entreprise publique mais l’entreprise reste dans les mains de l’Etat. Et il y a un certain nombre de critères ou d’indicateurs de performance que ce gestionnaire délégué doit atteindre, et qui va correspondre à la rémunération qu’on va lui donner. L’idée, c’est ces entreprises qui ont fait leurs preuves à l’international dans le secteur et qui viennent partager leur savoir-faire pour faire grandir une entreprise sur la voie de la performance. En général, c’est sur un temps donné. Deux, trois ou quatre ans en fonction de l’importance de la difficulté rencontrée par l’entreprise. Et au bout de ce temps, en fonction de l’atteinte ou non des objectifs, on peut faire le transfert pour des locaux. Ce qui veut dire pendant ce temps, il y a un travail d’accompagnement qui est fait également entre ce gestionnaire délégué et les compétences locales pour qu’à terme ils puissent atteindre le niveau de ces performances attendues». Tout ceci est fait pour la satisfaction des attentes de la clientèle en termes de qualité de la prestation et des offres fournies par l’entreprise, a confié le ministre de l’Energie.
J.B