Les Pays-Bas ne sont pas contents du sort réservé aux 8 milliards de francs CFA détournés par les Béninois dans le cadre du Ppea 2, financé par les contribuables néerlandais.
L’Ambassadeur des Pays-Bas veut rencontrer le ministre de la Justice Joseph Djogbénou au sujet de l’affaire.
Le non lieu prononcé, le mardi 16 mai 2017, par le juge dans l’affaire Ppea 2 sera au coeur des discussions que le diplomate néerlandais aura avec le ministre béninois de la Justice, selon des sources confidentielles.
D’après les mêmes sources, les partenaires techniques et financiers ne comprennent pas le sort réservé à l’audit du cabinet Kroll et à celui réalisé par le gouvernement du Bénin et qui ont tous confimé les malversations et les détournements de fonds impliquant des autorités, des cadres de l’administration et des opérateurs privés dans ce dossier.
Dans l’affaire de détournement des fonds du Programme pluriannuel du secteur de l’eau et de l’assainissement (Ppea 2), le nom du ministre de Boni Yayi en charge de l’eau était cité parmi les personnes impliquées. Barthélémy Kassa devrait même être jugé devant la Haute Cour de Justice. Sur une douzaine de personnes interpellées, certaines ont été mises sous mandats de dépôt. D’autres ont été libérées sous caution. L’affaire avait créé un incident diplomatique au point où les Pays-Bas qui financent le programme ont menacé de suspendre leur coopération avec le Bénin.
Des mandats d’arrêts internationaux avaient même été lancés en juillet 2015 par le juge d’Instruction, à l’encontre des sieurs Rémi Kodo et Saré Salvin Rock Niéri. Ces derniers étaient recherchés pour complicité d’abus de fonction, complicité de fractionnement de marchés publics et complicité de détournement de deniers publics dans l’affaire.
Le nouveau chef de l’État, dans ses réformes de moralisation de la vie publique, de lutter contre l’impunité et la corruption, avait assuré les Pays-Bas que
’’toute la lumière doit être faite’’ sur le dossier. ’’J’ai dit aux Néerlandais que nous ferons tous les efforts possibles pour déterminer où est passé leur argent. Et les responsables devront comparaître », avait promis Patrice Talon, cité par un journal français.
Mais la décision qui vient d’être rendue par la Justice béninoise est mal vue aux yeux des Néerlandais, surtout que plusieurs personnes citées dans l’affaire sont devenus des collaborateurs et des soutiens inconditionnels du Président de la Rupture.
F.B.I.