Fini le suspens autour de la signature de la convention Etat/Commune par la Municipalité de Cotonou. Le conseil communal a tranché la question au cours de sa première session extraordinaire tenue hier, Mercredi 17 Mai 2017, à la salle de délibération. C’est par 33 voix favorables que les élus municipaux ont donné feu vert au Maire Léhady Vinagnon SOGLO de signer, au nom de la commune de Cotonou, cette convention-cadre initiée par l’Etat mais sous réserve d’amendements. Au nombre de ces amendements, le conseil a demandé de supprimer le dernier paragraphe du préambule qui stipule : « en application des dispositions des textes de loi sur la décentralisation ».
Par rapport au contenu du document, les conseillers souhaitent que soit complété à l’article 2 ce qui suit : « gestion durable des infrastructures réalisées ».
S’agissant de l’article 3, alinéa 1er, le conseil suggère la reformulation suivante : « L’Etat s’engage conformément aux clauses des conventions spécifiques qui feront corps avec la présente convention ». De même, il propose de compléter par la mention suivante : « Financer le coût de réinstallation des populations cibles ». L’autre amendement est relatif à la reformulation de l’avant-dernier alinéa du meme article. En effet, au lieu de mettre « assurer le transfert », le conseil demande au gouvernement de mentionner plutôt « transférer à la commune les infrastructures et équipements réalisés ». Par rapport à l’article 4 relatif aux engagements de la commune, en son alinéa 1er, , les élus municipaux de Cotonou invitent l’Etat central à reformuler comme suit : « la commune s’engage conformément aux clauses des conventions spécifiques qui feront corps avec la présente convention cadre A ». Idem pour l’article 8 du projet où il est proposé qu’il soit écrit : « la convention cadre entre en vigueur à compter de la date de signature des conventions spécifiques ».
Il convient de rappeler qu’avant cette délibération, les conseillers ont eu droit à un débat très riche, passionnant et constructif qui témoigne de leur attachement au développement de leur commune. Des échanges au cours desquels, les élus municipaux, toutes tendances politiques confondues, ont salué et félicité les cadres de la municipalité de Cotonou pour leur clairvoyance, leur esprit d’analyse et d’anticipation. Toutes choses qui leur ont permis de mieux cerner les différents contours du projet du gouvernement. Ils se sont réjouis du fait que leurs observations aient pu amener le gouvernement à envoyer à la Mairie une nouvelle version du projet.
Dans son allocution d’ouverture de la session, le président du conseil Léhady Vinagnon SOGLO a martelé, haut et fort, son avis favorable au projet de convention initié par le gouvernement. Pour l’autorité municipale, il est inexact de chercher à divulguer dans l’opinion l’idée que le Maire de la Ville de Cotonou serait contre la signature d’une convention avec le gouvernement. « Je suis pour le partenariat Etat-Communes et je pense qu’il importe de l’approfondir, de le préciser davantage, de l’améliorer. Je suis pour le partenariat Etat-Communes. Je souhaite légitimement qu’il soit en accord avec les lois sur la décentralisation. Je suis pour le partenariat Etat-Commune car je suis élu pour porter toute initiative qui fait grandir Cotonou ». Ainsi a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Le processus d’échanges dans lequel nous nous sommes inscrits ne saurait être interprété comme une défiance à l’égard de l’Etat central ». L’édile de Cotonou n’a pas manqué de fustiger le comportement de certains conseillers municipaux qui, par médias interposés, ont tenté de vilipender le conseil communal et son président à travers des allégations sans fondement.
Notons que cette session extraordinaire a confirmé qu’il n’a jamais existé un collectif de 31 conseillers qui se seraient désolidarisés des actions du Maire Léhady SOGLO. C’est plutôt un groupuscule de 11 élus qui ont voulu jouer aux trouble-fêtes à travers des campagnes d’intoxication et de manipulation. Ce sont d’ailleurs ces derniers (les 11) qui ont voté hier contre la signature de la convention sous réserve d’amendement.
Paul Tonon