Eloïse Degui, de son nom d’artiste Sèna Noble, s’est révélée depuis août 2008 comme une étoile montante de la musique béninoise. Une décennie après, l’artiste et son staff sont satisfaits du chemin parcouru et projettent une nouvelle saison musicale plus riche avec une meilleure visibilité aux plans national, continental et international avec son rythme de prédilection : le «Gogohoun».
L’artiste Sèna Noble a fait son incursion dans l’arène musicale béninoise avec le « Gogohoun », un rythme local de sa commune d’origine dont elle s’est fait l’ambassadeur. Dix ans environ après ses premiers pas dans le monde du showbiz avec la composition et le lancement de son premier single « Gbeman xwé fidé », Sèna Noble penche pour une promotion au plan africain et même international. Mardi 23 mai dernier au cours d’une conférence de presse, l’artiste et son staff ont dévoilé les nouvelles ambitions qu’ils nourrissent. Efoé La Joie qui fait désormais office de manager de l’artiste trouve que le moment est venu pour le rythme Gogohoun qui a longtemps fait danser les Béninois de s’exporter vers d’autres pays. Le rythme est très dansant et s’apparente à ceux de certains pays africains », compare-t-il pour expliquer que la promotion devrait se faire sans anicroche. Des signaux ont été déjà donnés comme le feat entre Sèna Noble et Tach noir de Lomé sur le morceau « Vanité » actuellement en promotion. De son côté, l’artiste compte sur le soutien de ses fans et admirateurs et même l’accompagnement d’éventuels mécènes.
Après avoir fait connaître le Gogohoun, elle n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Raison pour laquelle, Eusèbe Dossou, président de l’Association des managers d’artistes du Bénin, lui promet son soutien. En tournée dans les prochains jours avec certains artistes dans 14 pays à travers le monde, il s’est engagé à inclure Sèna Noble dans la programmation de ce déplacement. « Elle n’était pas prévue dans notre plan de tournée, mais nous allons l’y inclure pour permettre que la musique béninoise soit mieux vendue dans ces pays », a-t-il annoncé au cours de la conférence de presse. L’artiste et son manager disent vouloir se concentrer sur la promotion de leur tout dernier bébé musical. Lequel, à leurs yeux, est la consécration de la jeune carrière de Sèna Noble.
Flash-back sur l’artiste
Si elle s’était laissée décourager par les vicissitudes de la vie qui ont jalonné sa tendre enfance de petite fille placée, Eloïse Degui ne serait jamais devenue l’artiste qui émerveille à travers le Gogohoun. Mais elle y a cru. Entre mauvais résultats scolaires et échecs, elle n’ira pas au-delà de la classe de troisième avant de faire ses adieux aux bancs. Propulsée jeune, sans formation dans la vie active, elle va se chercher un moment, témoigne-t-on, avant d’échouer dans une formation d’aide-soignante. Là au moins, elle ira jusqu’au bout et obtiendra un diplôme de fin de formation. Mais elle n’aura pas non plus une carrière professionnelle dans le secteur de la santé. La musique, son choix de vieille date, va s’imposer à elle. Elle y fait ses premiers pas. Entre Azovè et Cotonou, des studios « Sans fil » de Alphonse Gbadeih en passant par « Level sound », Sèna Noble finira par accoucher « Mahudjro » (entendez « La volonté de Dieu »), son premier album sorti en août 2008. S’en était partie pour une carrière qui la hisse au faîte des musiciens du département du Couffo avec une certaine visibilité au plan national. Elle se fera l’ambassadeur du rythme Gogohoun, pour avoir été la première femme à l’adopter. L’album « Mahudjro » lui apportera, outre ce succès apparent, une reconnaissance en termede disque d’or décerné par le Bureau béninois des droits d’auteur et droits voisins en 2010 avec plus de 75 000 album vendus. Suivra en 2014, « Sènami », deuxième album de sa carrière, moins célèbre que le premier mais tout aussi révélateur de son talent?