Le nouveau groupe parlementaire ‘’La Voix du Peuple’’ composé de 9 députés et présidé par le député Issa Salifou, ne périra pas de sitôt. L’on se rappelle que le jour de sa création, le 22 mai dernier, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo suite à la déclaration de constitution lue par le député Mohamed Atao Hinnouho, une polémique avait enflé au sujet d’un de ses membres, notamment le député Ahmed Tidjani Affo Obo. Ce dernier aurait demandé à la deuxième secrétaire parlementaire, Sofiath Schanou Arouna, de ne pas lire en plénière la lettre de sa démission du groupe parlementaire auquel il appartenait à savoir le groupe parlementaire Unité, Nation et Développement que présidait la députée Rosine Vieyra Soglo. Depuis ce jour, la polémique persiste, et l’on parle même du retour de l’honorable Ahmed Tidjani Affo Obo dans le groupe parlementaire de Rosine Soglo.
Cependant, depuis ce lundi 29 mai 2017 à l’hémicycle, les choses sont devenues claires. Les 9 députés membres du groupe parlementaire ‘’La Voix du Peuple’’ ont déjoué tous les pronostics de cassure. Le groupe parlementaire ‘’La Voix du Peuple’’ s’est définitivement formalisé portant ainsi à 5, le nombre de groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, les 4 autres étant le groupe parlementaire Prd présidé par le député Augustin Ahouanvoèbla, le groupe parlementaire l’Union fait la Nation (Un) présidé par le député Antoine Kolawolé Idji, le groupe parlementaire Bénin Uni et Solidaire (Bus) présidé par le député Aké Natondé, et le groupe parlementaire ‘’Le peuple d’abord’’ conduit par le député Yaya Garba. La déclaration de constitution de ce groupe parlementaire a d’ailleurs été à nouveau lue par le député Atao Hinnouho.
(Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du groupe parlementaire ‘’La VOIX DU PEUPLE’’)
Déclaration de constitution du groupe parlementaire ‘’LA VOIX DU PEUPLE’’
Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames, Messieurs les membres du bureau de l’Assemblée nationale,
Chers collègues,
Aujourd’hui tout le monde est unanime que le Bénin traverse une crise économique et sociale inédite. Même le président de la République lors des différentes sorties médiatiques a eu à le reconnaître. Le taux de chômage a évolué de façon galopante. La sécurité alimentaire a pris un grand coup. Le panier de la ménagère est quasiment vide. C’est dans ce contexte que le président Patrice Talon, a introduit le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Ce projet, depuis son introduction à l’Assemblée nationale a suscité de vives contestations dans le rang des magistrats, des syndicalistes, des constitutionnalistes et des différentes personnalités du Bénin ainsi qu’au sein de nos masses laborieuses. Ces vives réactions illustrent la remise en cause de la paix sociale chèrement acquise depuis l’historique conférence nationale des forces vives de la Nation. Cette situation n’a pas laissé insensibles vingt trois (23) députés qui, lors de la prise en considération dudit projet ont opté pour le NON. Ce NON a marqué réellement la victoire du peuple. Mais depuis l’expression de ce NON, une campagne d’intimidation, de médisance, de montage, et de chantage est animée par certains acteurs politiques cherchant même à salir les vingt-trois (23) députés devant les structures et autorités de l’Etat.
Nous, signataires de la présente déclaration, réunis au sein du groupe parlementaire LA VOIX DU PEUPLE sommes certains que ce vote, loin d’avoir apporté une satisfaction aux besoins les plus pressants de la population, a apporté indubitablement sa part de consolidation de la paix sociale et à l’apaisement des différentes tensions enregistrées ça et là.
Conscients du rôle qu’est le nôtre en tant que parlementaire, restons déterminés pour poursuivre le combat pour lequel nous avons reçu le mandat de la population. Nous devons désormais nous constituer pour légiférer au sein de cette Assemblée, non pas pour assouvir les aspirations d’un clan ou d’un groupe d’intérêt particulier, mais plutôt pour exprimer la volonté du peuple dont nous avons tirons la légitimité de notre mandat. Les nombreuses lois votées à l’Assemblée nationale et déclarées non conformes à la Constitution par la Haute juridiction devraient interpeller notre conscience.
Notre engagement sera désormais celui de la consolidation des acquis démocratiques ; afin que triomphent les idéaux de justice sociale, de dialogue, de paix et de respect de l’Etat de droit incarnés par la Constitution du 11 décembre 1990 en vue d’un Bénin économiquement rayonnant et prospère. Tout ceci passera par l’union des différentes couches socioprofessionnelles pour la construction de l’édifice BENIN. Notre conviction reste ferme que la réalisation de l’ambitieux Programme d’Action du Gouvernement, nécessite l’union des filles et fils du Bénin. Les intrigues et querelles politiques ne doivent en aucun cas constituer un handicap à cette union.
Nous devons œuvrer pour la transformation de notre auguste Assemblée en une tribune où seuls les débats de développement, de justice sociale, de défense de l’intérêt général, de la bonne gestion de la chose publique doivent faire l’objet de notre préoccupation pour le reste de ce mandat ; afin de léguer à la génération future, un héritage juridique digne des grandes démocraties de l’Afrique et du monde.
Le groupe parlementaire dénommé LA VOIX DU PEUPLE et ainsi constitué se réserve le droit de soutenir toute initiative allant dans l’intérêt du peuple. Il dénoncera également toute initiative tendant à :
La restriction des libertés ;
La remise en cause des acquis démocratiques et tendant à favoriser :
* les abus du pouvoir
* la dictature
* l’injustice
* la corruption
* la concussion
* le régionalisme
*le népotisme
*la confiscation du pouvoir
*….etc
Le groupe parlementaire LA VOIX DU PEUPLE reste ouvert à tous nos autres collègues qui partagent les mêmes idéaux et visions que nous, en vue de faire de notre Parlement, une source d’enrichissement de l’ordonnancement juridique pour le développement du Bénin.
Le groupe parlementaire LA VOIX DU PEUPLE est dirigé par l’honorable Issa Salifou
Vive le Bénin
Vive la République
Et la lutte continue
Fait à Porto-Novo, le 29 mai 2017
Ont signé :
1) Justin Adjovi
2) Affo Obo Ahmed Tidjani
3) Amadou Issifou
4) Alagbé Jean-Marie Couassi
5) Atchadé Nourénou
6) Bagoudou René
7) Codjo Dossou Simplice
8) Hinnouho Mohamed Atao
9) Issa Salifou
30-05-2017, Karim O. ANONRIN