Des enfants dans l’Atacora restent sans acte de naissance, en dépit des efforts du Gouvernement et des partenaires techniques et financiers. Une situation que la préfecture entend corriger avec l’appui de Plan international Bénin en organisant, mardi 30 mai dernier, un atelier sur l’enregistrement des naissances à l’intention des différents acteurs intervenant dans les neuf communes du département.
Les différents acteurs impliqués dans la protection des enfants et surtout ceux en charge de l’enregistrement des naissances dans le département de l’Atacora ont été conviés à un atelier organisé par la préfecture aux fins d’échanger sur les problèmes affectant le processus et les solutions envisageables pour faciliter l’inscription des nouveau-nés dans les registres de l’état civil.
A l’ouverture des travaux de cet atelier dont les recommandations plaident pour des actions efficaces et des engagements forts de la part des différents acteurs, Méré Bio Yo, directeur départemental des Affaires sociales, a indiqué que l’acte de naissance d’un homme constitue le premier diplôme de sa vie. Il n’est rien sans ce document, soutient-il, tout en invitant les acteurs à veiller à l’inscription dans le registre d’état civil de toute naissance. Réfléchir autour des entraves à l’accès au droit fondamental des enfants et rechercher les voies et moyens pour répondre aux exigences de la gestion performante de l’état civil dans le département. C’est ainsi que Martin Bakary, responsable de l’Unité de programme de Plan international Bénin, appréhende l’intérêt de l’atelier soutenu par son organisation. « Pour exister il faut avoir été enregistré », souligne-t-il.
La tendance haussière des défauts de déclaration des naissances et des irrégularités dans leur enregistrement associée au constat général de défaut de retrait des actes de naissance dans les communes de l’Atacora, précise Abdoulaye Affo, secrétaire général de la préfecture de Natitingou, amenuisent considérablement les efforts du Gouvernement ainsi que des partenaires techniques et financiers en faveur de l’éducation. Une situation qui porte, à son avis, un coup à l’image du département. Ainsi, d’après les résultats de la 4e édition de l’enquête démographique et de santé réalisée en 2011-2012 par l’Institut national de la Statistique et de l’Analyse économique, l’Atacora affiche un taux de 72,2% d’enregistrement à l’état civil contre 76,9% pour le Couffo, 66,8% pour le Borgou et 42,3% pour l’Alibori. Une position davantage renforcée par le fort taux de défaut de retrait des volets n°1 des actes de naissance dans toutes les communes du département.
A l’horizon 2020, un département de l’Atacora avec zéro enfant sans acte de naissance, telle est la vision de la préfecture. Pour ce faire, les participants à l’atelier devront définir les modalités d’établissement des jugements d’autorisation, réfléchir également sur la faisabilité de l’organisation des séances publiques de remise d’actes de naissance et élaborer un plan d’actions pour résoudre les problèmes liés à l’état civil dans l’Atacora.