L’affaire ICC Services, du nom de cette spoliation de milliers de Béninois, à hauteur de dizaines de milliards, est à la barre ce jour de la cour d’assise qui se tient actuellement à Cotonou.
“Plus grande escroquerie” ou sinistre national? Le député Janvier Yahouédéhou, qui en a fait son cheval de bataille, manque de qualificatifs assez forts pour nommer ce scandale né de placement d’argent entre 2006 et 2010 estimé à 10 milliards environs. D’où une vingtaine d’accusés sont-ils à la barre ce jour. Pour répondre d’exercice illégal d’activités bancaires et de microfinance. Le chef d’accusation s’étend à: association de malfaiteurs, escroquerie avec appel au public, corruption et subornation de témoin.
De l’issue de ce volet pénal dépendra l’aspect civil, celui qui bien évidement intéresse les Béninois spoliés, les ayants cause à réparation civile.
Un comité de gestion avait été mis en place à cet effet sous la houlette de l’Agent judiciaire du Trésor, Séverine Lawson, des biens des mis en cause ont été saisis dont des véhicules, vendus aux enchères, à effet de rembourser les spoliés, selon une catégorisation définie par le gouvernement d’alors. Mais ce processus a tourné à l’eau de boudin, tous les déposants n’ont pu être remboursés, surtout ceux de ICC Services par qui la bulle éclata. C’est dire l’attente.
Une certitude cependant, les fonds publics ne seront pas engagés dans lesdits remboursements, à moins que la jurisprudence édictée par Pascal I.Koupaki, déjà ministre d’État au moment des faits, ne soit remise en cause. Chose peu probable, pour indemniser les victimes d’une spoliation au relent de crise sociale et morale.