Les députés à l’Assemblée nationale ont autorisé le Gouvernement à ratifier l’accord de prêt signé à Cotonou le 10 avril 2017 entre la République du Bénin et le Fonds africain de développement (Fad) dans le cadre de la deuxième phase du Projet d’appui à la gestion des forêts communales (Pagefcom), phase II. Le financement porte sur un montant de quatre milliards cent vingt millions de francs Cfa.
Le Projet d’appui à la gestion des forêts communales (Pagefcom) va se poursuivre pour une seconde phase. L’Assemblée nationale vient de donner au Gouvernement son quitus à travers l’autorisation de l’accord de prêt, d’un montant de 4,120 milliards F Cfa, signé à Cotonou le 10 avril 2017 entre la République du Bénin et le Fonds africain de développement (Fad) dans le cadre de la deuxième phase du Projet d’appui à la gestion des forêts communales (Pagefcom).
Selon le rapport de la commission chargé des Finances qui a présenté le projet de loi à la plénière, le Pagefcom II permettra de renforcer les acquis encore trop fragiles de la première phase du projet mis en œuvre de 2007 à 2014 et a contribué, entre autres, à la réduction de la déforestation, la mise en place de plantations communales, la préservation des forêts sacrées, la dynamisation des plantations forestières privées, la création de Ranchs fauniques communaux. La deuxième phase du projet veut s’inscrire dans le cadre de la mise en œuvre du septième axe stratégique du Programme d’action du Gouvernement (Pag) 2016-2021 qui vise le développement équilibré et durable de l’espace national à travers une gestion rationnelle des forêts, des ressources naturelles et des risques climatiques. De façon spécifique, le Pagefcom II vise à assurer la gestion rationnelle des ressources forestières dans vingt-cinq communes dans les départements de l’Atlantique, du Zou, des Collines, du Borgou et de la Donga, à travers le développement des chaînes de valeur de l’économie verte. Selon le rapport de la commission chargée des Finances qui a présenté le dossier en plénière, la seconde phase du projet devra contribuer à la mise en place d’infrastructures de gestion durable des forêts, la sécurité de l’investissement dans la restauration et la conservation des ressources forestières, la préservation et la protection des ressources naturelles, l’augmentation du couvert forestier, l’équilibre écologique qui régule les pluies et le climat, l’amélioration de la séquestration du carbone et la promotion d’activités économiques alternatives afin de détourner les populations du seul intérêt suscité par les ressources forestières.
607 000 bénéficiaires visés
Il est prévu que le projet impacte environ 607 000 bénéficiaires dont plus de 180 000 bénéficiaires directs comprenant 50,86% de femmes et environ 427 000 bénéficiaires indirects de la zone d’intervention. L’importance du dossier n’étant plus à démontrer, les députés l’ont adopté à l’unanimité à l’exception de leur collègue Guy Mitokpè qui s’est abstenu.
Mais avant de donner leur feu vert pour la ratification de cet accord de prêt, plusieurs parlementaires ont félicité le Gouvernement pour avoir décroché ce financement visant à sauver les forêts béninoises qui subissent une forte pression humaine. Mais plusieurs députés dont Abdoulaye Gounou ont voulu savoir les critères qui ont permis de sélectionner les cinq départements cibles du projet. Il s’étonne de ne pas voir l’Atacora sur la liste. Or, selon lui, ce département regorge de beaucoup de grandes forêts surtout dans les communes de Ouassa-Pèhunco, de Kérou et de Kouandé. Lesquelles forêts n’ont jamais bénéficié d’un projet d’aménagement et sont sauvagement pillées avec la complicité des agents des Eaux, Forêts et Chasse, dénonce-t-il. Abdoulaye Gounou plaide en faveur d’une gestion équitable des ressources forestières pour un développement équilibré. Il sera appuyé par ses collègues Kora Gounou Zimé, Adam Bagoudou, Ibath Sanni Glèlè qui dénoncent aussi les prédateurs du couvert végétal béninois. Ils souhaitent que le Pagefcom II prenne en compte les insuffisances relevées lors de la première phase du projet et que le Gouvernement fasse la promotion du gaz domestique pour réduire la pression humaine sur les forêts. Plusieurs autres députés dont Idrissou Bako et Abiba Dafia ont saisi l’occasion pour dénoncer la privatisation des parcs W et de Pendjari et aussi les 60 jours d’arrêt de rigueur infligés au secrétaire général du Syndicat des Eaux, Forêts et Chasse. Cette sanction a fait l’objet d’un débat houleux à l’hémicycle. La position du Gouvernement a été donnée par le ministre de la Santé, Alassane Séidou, assurant l’intérim de son collègue chargé du Cadre de vie.