Sollicité pour sauver la Banque africaine pour l’industrie et le commerce (Baic) de la faillite, l’Etat béninois, lors du Conseil des ministres du mercredi 27 septembre 2017, n’a pas décliné la proposition des actionnaires de cette institution financière. Plusieurs raisons justifient ce rachat de la Baic par le Bénin.
Le régime du Nouveau départ entend saisir toutes les opportunités pour financer son programme d’actions. C’est dans ce cadre qu’est intervenue la décision d’acquisition du capital social de la Banque africaine pour l’industrie et le commerce (Baic) par l’Etat béninois. Un acte inédit qui impactera, sans coup férir, le quotidien du citoyen lambda. Autorisée à exercer ses activités en qualité de Banque en République du Bénin depuis le 20 novembre 2014 et sous le numéro B 0185 Q, la Baic, au-delà de toutes considérations, est une banque réactive dont le capital social est de quatorze milliards de francs Cfa. Il a déjà participé aux financements de l’économie béninoise et sous-régionale à hauteur de plus de dix-sept milliards de francs Cfa. Elle dispose d’atouts certains dont la diversité de son portefeuille de titres d’Etat dans six (06) pays de la zone Uemoa, son créneau (banque d’affaires) à fort potentiel en Afrique de l’Ouest où le Bénin est un pays de transit. Outre cela, la Baic dispose d’un personnel jeune, très compétent expérimenté et motivé qui ne parie que sur le succès de cette banque. Un autre atout est son réel potentiel d’expansion de l’activité internationale avec de nouveaux correspondants bancaires. Malheureusement, elle a connu des difficultés inhérentes à toute jeune structure. Entre autres difficultés, la dégradation des fonds propres de base de la Banque due aux charges d’installation et de démarrage qui ont été entièrement passées en perte en 2016, conformément au plan comptable bancaire, et la non-implication effective du partenaire technique et financier dans le fonctionnement de la banque. Nonobstant cette situation critique, et vu son bilan au 31 décembre 2016, la Baic présente un potentiel de rentabilité et de développement susceptible d’être opportunément exploité pour lui redonner vie et rassurer ses partenaires et ses clients. C’est pourquoi le président Patrice Talon et son gouvernement ont décidé de la reprise de cette banque par l’Etat béninois. Il s’agit d’une aubaine du fait que ce sont des emplois qui seront sauvés. Au demeurant, l’Etat béninois tirera grand profit à travers le rachat de cette banque qui lui permettra de réaliser diligemment ses différents projets contenus dans le Pag, au grand bonheur du peuple béninois tout entier. C’est aussi une opportunité pour la Baic, car cette opération lui permettra de sortir des difficultés qu’elle traverse et de mener convenablement ses activités. Cette décision, faut-il le souligner, a été aisée à prendre, du fait que la Baic est la seule banque dont le siège social se trouve au Bénin. L’objectif de l’Etat n’est pas de s’approprier définitivement de cette banque. Il pourra se désengager d’ici quelques années, avec une plus-value bénéfique pour l’économie nationale. En rachetant la Baic, l’Etat ambitionne de la doter d’un système de gestion plus rigoureux, pour qu’à terme, elle puisse générer des ressources importantes au Trésor public.
Joël Samson Bossou