On se croyait sortis de l’auberge avec cette hibernation en cours de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab). Mais, il a fallu qu’ils s’y mettent et qu’ils fassent des leurs. Cette fois-ci, c’est le personnel non magistrat du secteur de la justice qui se fait signaler. La motion de grève conjointe rendue publique à cet effet, porte la signature de plusieurs syndicats. Le Syntrajab, le Syntra-justice, le Synagojub notamment, sont à l’avant-garde de ce nouveau complot contre les justiciables.
Et une énième fois, la justice sera paralysée et les justiciables livrés à eux-mêmes pendant que greffiers et autres, laissent libre cours à leurs caprices. De quoi s’interroger donc, sur cette propension à la fronde dans un secteur aussi sensible que celui de la justice. C’est à croire d’ailleurs, au regard de la facilité déconcertante avec laquelle les paralysies y sont décrétées, que les frondeurs n’ont aucune idée d’à quel point, le secteur dont ils ont l’animation est vital dans un Etat de droit tel que le nôtre.
Il est un constat désormais, que les bases s’érodent et qu’il faille s’y pencher de manière à diagnostiquer le mal et à lui appliquer la thérapie nécessaire.
Serait-ce donc que tout le mécanisme mis en place à coup de concessions et de sacrifices, dans le but de garantir l’indépendance et le bon fonctionnement de l’appareil justice s’est avéré inopérant ? Il y a lieu de toute façon de s’inquiéter. Peut-être, va-t-il falloir revoir certains paradigmes face à un tel désordre et au besoin, de plus en plus pressant, d’assurer la stabilité du secteur.
Il vaut mieux s’y prendre à temps, pendant que les piliers sont encore en place quand bien même vacillants, pour que l’on n’en arrive pas à ce que la seule option qui finira par se présenter à nous, soit d’expérimenter l’anarchie.
16-10-2017, Naguib ALAGBE