Ce mardi 7 novembre, s’est ouvert à Cotonou, un atelier à l’intention des professionnels des banques et établissements financiers du Bénin. Organisé par le projet Bénin Cajù, il porte sur le thème : « Le financement de l’industrie du cajou au Bénin : gestion des risques pour un investissement réussi ».
Le développement économique du Bénin nécessite la diversification de sa production agricole. C’est ce qui motive le Gouvernement béninois à faire de la filière anacarde, un facteur de développement socio-économique comme inscrit au Programme d’action du Gouvernement sur la période 2020- 2021. Un programme qui inspire le projet Bénin Cajù, financé par le ministère américain de l’Agriculture et réalisé avec le partenariat du Catholic relief services (Crs) dont l’approche cherche à couvrir tous les aspects de la filière anacarde à l’effet de développer véritablement l’industrie du cajou au Bénin.
Le directeur exécutif de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin, Cosme Ahouansou, rappelle que Bénin Cajù est un projet global, inclusif et novateur qui travaille avec tous les acteurs publics et privés pour l’intégration et l’accélération de la filière cajou. Des activités qui, précise-t-il, s’articulent autour de quatre principaux axes que sont : la production, la transformation, l’accès au financement et les politiques sectoriels et l’appui institutionnel.
Le secteur financier est interpellé, selon lui, car de nos jours les crédits bancaires directs à l’agriculture ne dépassent guère 2 % de leurs encours de crédits globaux à l’économie. « S’il en est ainsi, c’est à cause de la méconnaissance par notre secteur d’activité de la cartographie des risques auxquels est exposée l’agriculture et qui vont de la sécheresse à l’inondation en passant par les changements climatiques, l’invasion des criquets migrateurs et autres parasites qui peuvent réduire à néant les produits d’une plantation », précise-t-il.
Cosme Ahouansou reconnaît que les ateliers comme celui initié par le projet Bénin Cajù, aident les institutions bancaires et établissements financiers à réduire l’asymétrie d’informations sur le secteur cajou très sensible pour une juste appréciation des risques et de leur mitigation.
Tout en reconnaissant que sans crédits bancaires adéquats, il n’y aura pas de développement économique conséquent, le secrétaire exécutif de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers affirme que le financement idoine du développement économique nécessite une intermédiation inclusive qui prend en compte les besoins de tous.
Il rassure que le système bancaire béninois est disposé à pleinement jouer sa partition pour peu que les instruments propres à chaque filière le rassurent sur le retour des fonds engagés qui appartiennent en fait à d’autres déposants.
Mieux connaître le secteur pour y investir
Le chef de mission du projet Bénin Cajù, James Obarawski, affirme que l’atelier permettra aux participants de mieux comprendre les différents maillons de la chaîne de transformation du cajou et de cerner les points critiques pour un partenariat gagnant-gagnant entre les professionnels des banques et les acteurs de la filière . « Car on ne peut pas investir dans un secteur qu’on ne connaît pas. De la même façon, on ne peut pas s’attendre à un financement adapté à ses besoins si on ne connaît pas les produits financiers disponibles sur le marché », explique-t-il.
C’est ce qui explique la nécessité pour les professionnels des banques et établissements financiers et les fonds de garantie de mieux connaître les besoins des industriels du cajou afin de leur proposer des produits adaptés à leurs besoins.
James Obarawski affirme qu’investir dans le cajou aujourd’hui n’est plus investir dans une simple culture, mais c’est de permettre à des femmes et à des hommes de vivre pleinement cette culture et d’avoir l’essentiel dont le manque peut parfois leur est fatal.
Le représentant du ministre de l’Industrie et du Commerce, Razaki Salami exhorte les responsables de Bénin Cajù à faire les diligences nécessaires devant permettre de mettre en évidence les discussions issues de l’atelier. Pour cela, il a invité les participants à donner le meilleur d’eux-mêmes pour des propositions fécondes