L’enquête préliminaire dans le cadre de l’affaire dite de placement de plus de 20 milliards à la Banque BIBE a été ouverte. Et la première personne qu’il a plu à la police d’écouter est l’actuel Directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss).
L’ex brigade économique et financière ne perd point du temps pour aider à élucider les conditions de placement de plus de 20 milliards des sous des travailleurs logés à la Cnss au niveau de la banque BIBE. Après le conseil des ministres et les différents déballages relayés par la presse nationale, le Parquet de Cotonou a ouvert une information judiciaire à ce propos. Les instructions ont été donc données à la police spécialisée pour les enquêtes préliminaires dans les cas de soupçon de mauvaise gestion des deniers publics. C’est ainsi que les policiers ont écouté dans la journée du vendredi 10 novembre 2017 l’actuel directeur général de la Cnss, Dramane Diatema. Surtout lorsqu’on sait qu’au-delà du fait qu’il est l’actuel patron des lieux, il lui est aussi reproché d’avoir effectué des placements, soit quelques 4 milliards.; lesquels placements, dira-t-il, il s’est vu dans l’obligation de faire sous forme d’actionnariat dans la BIBE afin de sauver les placements hasardeux faits en 2014 et 2015 par Laurent Mètongnon, alors président du conseil d’administration de la Cnss.
Pour rappel, le compte rendu du conseil des ministres en date du 2 novembre 2017 accuse Laurent Mètongnon et ses collègues conseillers d’avoir fait des placements risqués à hauteur de 17 milliards à la BIBE. Le conseil des ministres fait également mention du retour sur commission payé par la banque, mais sans avoir apporté la preuve que ses sous sont allés effectivement dans les poches des membres du conseil d’administration présidé par M. Laurent Mètongnon qui rejette toutes les accusations à son encontre. Invité sur l’émission « Sans langue de bois » de Soleil Fm, il souligne n’avoir jamais été écouté par l’Inspection générale du Ministère avant que le rapport ne soit présenté en Conseil des Ministres. Pour lui, ce dont il est accusé relève d’un acte de sabotage visant à le discréditer. Il en a profité pour expliquer comment l’actuel Dg a aussi placé 4 milliards dans la même banque. « Logiquement, le choix d’une telle banque est très risqué. Le conseil d’administration et son président d’alors avaient le choix de placer l’argent dans plusieurs autres banques qui offraient plus de garantie et le même taux d’intérêt”, a laissé entendre le ministre Romuald Wadagni lors d’un point de presse pour appuyer le compte rendu du conseil des ministres. Puis il complète: “Au nombre des documents que j’ai sous la main, on peut lire par exemple que la Direction générale de la Cnss voulait faire un placement d’un milliard et le conseil d’administration propose que ce placement soit porté à trois milliards ».
L’enquête préliminaire est ouverte et on peut se demander à qui le tour cette semaine.
M.M.