Parfois traité de taciturne, et d’insensible aux peines et misères de ses compatriotes, le chef de l’Etat a montré samedi dernier, sa maîtrise parfaite des sujets de la République. Il vit et connaît très bien les réalités du bas peuple. Il sait alors comment prendre ses interlocuteurs.
Le temps du chef qui affirme sans égard à son peuple qu’il n’est au courant de rien est sans doute du passé. Pris dans le vertige d’une gouvernance hasardeuse, le Bénin a subi pendant une décennie, les contrecoups des actions d’un président pour qui la responsabilité est une horreur. Ces temps douloureux où le pouvoir avait perdu tout sens du devoir est révolu. Le Nouveau départ offre un autre tableau ‘’de classe’’ qui se prive de faste et s’entoure de grâce. La grâce d’une meilleure inspiration, la grâce d’une maîtrise royale des dossiers. Il ne faut plus se taire, désormais Talon maîtrise son sujet. Les responsables syndicaux du secteur de la santé ont eu le temps de le réaliser samedi dernier. Ils pensaient croiser le fer avec un chef ignorant pour qui le monde est nouveau, mais non. Patrice Talon a exposé son niveau élevé de connaissance des dossiers de la République. Persuasion, conviction inébranlable lui vont comme des gants. La crise dans le domaine de la santé ne lui est pas étrangère. Suffisamment informé des remous des syndicalistes, le chef ne s’est pas défoncé pour rassurer les travailleurs de la santé venus un peu comme sur un ring de boxe. Le front retroussé, les partenaires sociaux ont très vite compris que le partenaire d’en face n’était pas l’adversaire qu’on leur a fait croire. La démarche du chef a été sans conteste celle d’un manageur qui s’affirme. Discours calme accompagné de gestes cohérents, Patrice Talon a dès les premières secondes, a réussi à faire baisser la tension. L’atmosphère au début tendue est devenue conviviale et même empreinte de complicité. Le sourire gagne les travailleurs, les débats prennent l’allure d’échanges presqu’amicales.
Un nouveau cadre de dialogue
Le temps des monologues où le chef prend une heure à parler, sans écouter les partenaires sociaux, est révolu. Le temps du trafic d’influence est révolu. Le temps ou le chef ruse avec un discours diffus est révolu. Le temps où le chef divise les partenaires sociaux en suscitant des travailleurs patriotes contre ceux en mouvement est définitivement révolu. Le régime du Nouveau départ instaure un cadre de dialogue franc, ouvert où la parole est la devise. Cette rencontre d’échange à cœur ouvert a été aussi l’occasion pour le chef d’apprendre. L’ouverture d’esprit de l’homme lui a été des plus bénéfiques puisqu’elle lui a permis de cerner certains détails qu’il n’avait pas et qui peuvent l’aider à parfaire sa gouvernance dans ce domaine. Le chef de l’Etat actuel marque une rupture radicale avec la pratique dans le domaine du dialogue social.
AT