Le président de la République n’est pas resté insensible à la note des évêques sur la situation socio-économique et politique nationale. Une délégation de la Conférence épiscopale du Bénin, conduite par son président, Mgr Victor Agbanou a été reçue hier par Patrice Talon, et comme on pouvait s’y attendre, la crise sociale marquée par des grèves paralysantes de l’administration publique était au cœur des échanges. On retient en substance que face aux hommes de l’Eglise, le chef de l’Etat a tenu un langage de vérité. ‘’Ce que je fais ne doit surprendre personne puisque je l’ai annoncé pendant ma campagne. J’ai dit que notre pays a besoin de réformes. C’est vrai qu’il faut préserver la paix sociale. Mais à vouloir le faire au sacrifice des efforts et des exigences du pays, nous allons plutôt compromettre l’avenir’’. Telle est la conviction de l’homme du Nouveau départ pour qui, ‘’avoir peur des difficultés du moment et ne rien faire, ce serait contribuer au chaos. Mais les affronter courageusement, c’est préparer la paix durable’’. Le message du père de la Nation est clair comme l’eau de roche. Il ne reculera pas face aux difficultés qu’induisent les réformes. Il faut prendre par le vendredi saint, pour découvrir le dimanche de pâques. Un langage bien familier aux pasteurs. Patrice Talon va donc inviter les évêques à prier pour lui, afin qu’il ait le courage d’aller au bout des réformes, et ne se laisse pas piéger par la quête du populisme.
Il faut noter qu’au terme de sa 2e session ordinaire, tenue du 24 au 26 janvier 2018, la conférence épiscopale du Bénin (Ceb), en constatant une permanence de la morosité économique et une montée de la tension sociale, avait souhaité ‘’que les autorités à tous les niveaux renouent le dialogue vrai et sincère, avec les partenaires sociaux pour la mise en œuvre concertée des réformes nécessaires au développement de notre commune patrie’’. Au cours des échanges avec le chef de l’Etat, la délégation conduite par Mgr Victor Agbanou, composée de 6 évêques et 2 prêtres, s’est réjouie de la reprise du dialogue social et a souhaité que cela débouche sur un apaisement du climat social.