A Parakou, Boni Yayi aura surpris son monde. Et contrairement à certaines attentes, c’est un leader complètement affable, mesuré qui s’est adressé à la foule en cette première sortie de l’après pouvoir. Les Forces Cauris pour Un Bénin émergent tenaient alors, leur deuxième congrès ordinaire.
« Avec un peu de recul, le seul conseil que j’ai à donner à mon frère, le président Patrice Talon, est d’être à l’écoute de la classe politique. Gouverner n’est pas facile, je suis bien placé pour vous le dire », avait-il clamé du haut de son estrade, prenant ainsi de court la plupart des analystes.
Cela est d’autant plus vrai qu’avant lui, il y eut au pupitre, un défilé de réquisitoires, les uns plus acerbes que les autres.
Mais, Boni Yayi, pour sa part, adoptera, contre toute attente, un ton relativement conciliant, tantôt critique, mais toujours respectueux de l’institution qu’incarne le chef de l’Etat. Rien à voir avec l’idée que les Béninois se font, peut-être à raison, de celui qui a tenu les rênes du pays pendant dix années. Rancunier et menaçant.
Toutes choses qui font dire à bien d’observateurs que Boni Yayi n’est plus le même. Cependant, il va falloir ne pas s’y méprendre. Que le prédécesseur de l’actuel chef de l’Etat s’accommode des manières, désormais, n’occulte en rien les batailles en perspective. Elles s’annoncent rudes. Et le retour calculé du président d’honneur du désormais parti des Forces Cauris pour un Bénin Emergent sur la scène politique, en est le signe évident.
12-02-2018, Naguib ALAGBE