La marche pacifique sur la présidence de République, initiée par les femmes béninoises, prévue pour se tenir hier mardi 20 février 2018 n’a pu avoir lieu. Les manifestantes ont été confinées dans l’enceinte de le Bourse du travail de Cotonou. Mais En lieu et place de la marche, elles ont tenu un sit-in pour dénoncer le zèle du préfet du Littoral et interpeller la communauté internationale sur la violation des Droits de l’Homme au Bénin.
La mobilisation des femmes béninoises était très forte hier à la Bourse du travail de Cotonou où les femmes (revendeuses, artisanes, ouvrières, femmes de ménage, paysannes, femmes au foyer, apprenties, retraitées, veuves, fonctionnaires, déflatées des entreprises publiques et privées, jeunes filles sans emploi, mères…) ont tenu, à travers une marche pacifique, à aller rencontrer le Chef de l’Etat Patrice Talon, pour attirer son attention sur la dégradation avancée de la situation sociale dans le pays et l’inviter à prendre des mesures idoines pour faire baisser la tension sociopolitique et améliorer les conditions de vie et de travail des Béninois. Seulement, prévue pour prendre départ à la Bourse du travail avec pour point de chute la présidence de la République, la marche n’a pu franchir la barrière de la grande maison des Confédérations syndicales. Toutes les issues donnant accès au lieu ont été bloquées par les forces de l’ordre avec à leur tête Modeste Toboula, préfet du département du Littoral. Cependant, le dispositif sécuritaire mis en place par la police sur ordre du préfet pour empêcher et réprimer la manifestation n’a pas émoussé la détermination des femmes, qui ont trouvé les voies et moyens pour exprimer leur colère.
Initiée à l’appel du Comité national des revendeurs, vendeurs et artisans du Bénin pour la liberté et le pain (Co.na.rab) de Thérèse Waounwa et du Mflpp, la manifestation a été l’occasion pour les femmes, d’adresser un cahier de six doléances au chef de l’Etat : « réinstallation et dédommagement des personnes dégagées des espaces publics; réduction des impôts et taxes sur les marchés et pour les artisans et artisanes; arrêt de la liquidation des entreprises publiques afin de sauvegarder les emplois de nos maris, sœurs et enfants; équipement de nos centres de santé pour assurer des soins adéquats aux populations; résolution des problèmes des enseignants, octroi des bourses et secours aux élèves et étudiants pour que nos enfants retrouvent les chemins des classes et aussi la résolution des problèmes des autres travailleurs en grève et fin des poursuites et détentions politiques, la libération de Laurent Mètongnon et de ses co-accusés ». Aux dernières nouvelles, le préfet aurait défini un autre itinéraire aux femmes pour aller au ministère des affaires sociales et de la famille où les attendait la ministre. Mais les femmes n’ont pas obtempéré certainement parce qu’elles préfèrent exprimer directement leurs préoccupations au chef de l’Etat et non à un collaborateur.
Thomas AZANMASSO