Social watch Bénin a organisé, ce mercredi 28 février à Cotonou, le premier Forum citoyen sur les acquis de la Conférence nationale des forces vives de la nation de février 1990. Il s’inscrit dans le cadre de la commémoration du vingt-huitième anniversaire de la fin des travaux de ces assises et a réuni les acteurs de la Société civile, ainsi que les acteurs politico-administratifs et religieux.
« Devoir de mémoire et d’engagement pour le futur : que reste-t-il des acquis de la Conférence nationale ? ». C’est autour de cette thématique que Social Watch a convié les cadres et personnalités témoins de l’historique Conférence des forces vives de la nation de février 1990 ainsi que des citoyens à divers niveaux au premier Forum citoyen sur les acquis de la Conférence nationale des forces vives de la nation (Fociac-nationale 2018).
Gustave Assah, président de
Social watch Bénin, a tenu à rendre un vibrant hommage à tous les acteurs de cette conférence nationale, à savoir les membres du comité préparatoire, le gouvernement de la transition, les membres du Haut conseil de la République et les Forces armées béninoises pour leur collaboration et leur sens de patriotisme jusqu’à l’avènement du régime démocratique au Bénin. Selon lui, la route a été longue et parsemée d’embûches. A cet effet, il déplore l’inexistence d’un cadre formel de débat et de réflexion sur les acquis de cette Conférence nationale. C’est donc pour combler ce vide qu’est instauré le Forum citoyen sur les acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990. Pour Gustave Assah, ce creuset d’échanges sera pérennisé jusqu’au trentième anniversaire de la Conférence nationale. Il formule le vœu que les conclusions et les recommandations puissent aboutir à des prises de décisions pour le bonheur des Béninois.
Présent à ce forum, l’ancien ministre Sylvain Akindès
Adékpédjou, a invité les jeunes à la réflexion afin que les acquis de la Conférence nationale : la souveraineté populaire, la décentralisation et la démocratie, ne soient pas banalisées. « La souveraineté populaire est la chose à garder de cette conférence. C’est pourquoi, il faut faire d’elle un principe sacro-saint pour amener les Béninois à discuter de temps en temps», a-t-il déclaré. Le conférencier s’insurge contre le manque de dialogue à divers niveaux dans le pays et la «dénaturation de la conscience citoyenne ».
Pour le général Félix Hessou, «La Conférence nationale est un label à vendre aux autres dans le monde entier ».
Veille citoyenne et dialogue
Le professeur Albert Tévoèdjrè, rapporteur de la Conférence des forces vives de la nation, présent à ce forum, a lancé un appel à la paix. Il exhorte les jeunes béninois à poursuivre l’œuvre entamée par leurs aînés pour l’épanouissement du peuple béninois. Dans un contexte de paralysie de l’administration publique du fait des grèves, le frère Melchior invite à la foi et à la prière pour la paix au Bénin. «Je pense et je reste convaincu que la même prière qui a prévalu en 1990 continuera à sauver le Bénin », espère-t-il. Il reste convaincu que le Bénin a vaincu la fatalité en cette période-là.
Le père Julien Pénoukou, au nom de l’Observatoire chrétien catholique de la gouvernance pense que la Conférence nationale est une œuvre collective ayant favorisé l’avènement de la liberté de la personne humaine à préserver absolument. Selon lui, la veille citoyenne est un acquis positif à améliorer. Il suggère que des forums d’envergure soient organisés afin que la conscience citoyenne règne dans le pays. « La veille citoyenne est un acquis positif mais il faut revoir la conscience citoyenne qui doit nous amener à accepter le regard d’autrui», a-t-il proposé.
Le professeur Paulin Hountondji souhaite que le pouvoir de l’argent, la corruption et l’achat de conscience soient bannis pour laisser place aux vraies valeurs prônées lors de la Conférence des forces vives de la nation.