Grève ! C’est le virus qui affecte notre idéal commun. Pourtant, nous sommes promis à un meilleur destin si nous savons tirer profit de notre situation géographique, notamment avec le géant de l’Est et les pays de l’hinterland, du riche patrimoine touristique et culturel dont nous disposons. Hélas, au moment où tous les pays travaillent au quotidien à s’adapter aux enjeux du monde moderne, des Béninois semblent avoir pour métier et vecteur de croissance : « la grève ». La cessation collective de travail est devenue le sport favori. Un paradoxe quand il paraît évident que notre degré de pauvreté exige de nous plus de responsabilité, d’engagement et d’ardeur au travail. Déjà, avec un faible niveau de productivité, il n’était pas évident que notre travail suffise au développement du pays. C’est dire que le naufrage est inévitable si au lieu d’améliorer la productivité, le refus de travailler devient le leitmotiv. Nous ne pouvons pas être l’objet d’une monstrueuse exception. Ceux qui travaillent peinent à s’en sortir. Quid de ceux qui œuvrent à se forger une réputation de peuple paresseux ? Comme l’a si bien martelé le Chef de l’Etat, l’échec du régime du nouveau départ ne sera pas qu’imputable aux dirigeants actuels, car ils auraient eu le mérite d’avoir essayé de remonter la pente. Un éventuel échec creusera davantage notre tombe et les générations futures nous maudiront immanquablement. La fontaine fut sage d’enseigner à ses enfants que : ‘’le travail est un trésor’’. Heureusement, certains peuples l’ont compris depuis des lustres. L’exemple de la Chine est illustratif. Nous autres ‘’grévistes’’, sommes toujours prêts à tendre la main à ces peuples travailleurs. Nous faisons le choix de travailler à notre recolonisation. Sinon, le développement se planifie, se construit. Et ce n’est pas sans sacrifice que les autres ont réussi. Si à chaque fois, il faut occulter l’investissement public et partager les ressources du pays aux travailleurs, qui ont déjà un salaire, le décollage ne sera pas pour demain. Une chose est sûre, des choix que nous aurons faits aujourd’hui, chacun en répondra devant l’histoire.
12-03-2018, Arnaud DOUMANHOUN