Après la levée de la motion de grève signée par trois confédérations et centrale syndicales (CGTB, CSA-Bénin, CSUB) , le Front d’action des syndicats de l’éducation, la CSTB, la COSI-Bénin et l’UNSTB n’entendent pas se faire mordre les doigts par un dégel sans la moindre satisfaction.
« Le mouvement de grève de 96 heures tacitement reconductible toutes les semaines se poursuit résolument ! », C‘est le mot d’ordre lancé par le Front d’action des syndicats de l’éducation contrairement à la levée de la motion lancée par certaines centrales et confédérations. « Contrairement à ce que pensent plusieurs personnes, le Front ne dépend pas des Centrales et Confédérations syndicales. Il jouit d’une totale autonomie organisationnelle et fonctionnelle et n’entretient avec ces dernières que des relations de coopération », fait comprendre le Front. Il appelle donc les enseignants à la poursuite des mouvements. « Le Front vient vous rassurer que sa motion de grève de quatre-vingt-seize (96) heures tacitement reconductible toutes les semaines est toujours en vigueur et ne saurait être suspendue sans une consultation de la base ». Toute chose qui met en difficulté la reprise des cours dans les écoles. Cette position du Front est la même que celle de certaines centrales notamment la CSTB, la COSI-Bénin et l’UNSTB qui n’entendent pas baisser les bras sans la moindre satisfaction de leurs revendications. Dans une déclaration conjointe, ces organisations fustigent l’attitude du gouvernement vis à vis de leurs cris de détresse. Dans leur déclaration, elles martèlent qu’aucune de leurs revendications n’a connu un début de satisfaction. Pire, le gouvernement a frappé en défalquant sauvagement les salaires pour fait de grève et utilisant toutes les formes de pression pour arrêter les grèves. Par ces faits, la CSTB, la COSI-Bénin et l’UNSTB n’entendent pas lâcher du lest. « Il est hors de question qu’on fasse trois mois de grève et qu’on arrête sans une moindre satisfaction surtout dans le contexte où le gouvernement veut retirer dans les faits le droit de grève à tous les travailleurs en opérant les défalcations illégales et contraires à l’orthodoxie financière », déclarent ces confédérations. Le Front d’action des syndicats de l’éducation fait savoir que tous les enseignants, en suivant depuis lors sa motion de 96 heures, avaient du coup quitté celle des Centrales et Confédérations syndicales. Ainsi pour le Front, « les enseignants n’ont donc aucunement le droit de faire défection et de briser la grève pendant que les Secrétaires Généraux en général, les membres du Bureau du Front en particulier résistent aux pressions et menaces de toutes sortes ». Il invite alors le Chef de l’Etat à jouer sa partition au plus tôt pour sortir l’école béninoise de cette crise qui l’enlise et qui risque d’être fatale pour tout le peuple. Quant à la CSTB, la COSI-Bénin et l’UNSTB, ils appellent les travailleurs à rester mobilisés pour poursuivre la grève de façon plus intense avec des sit-in et marches dans toutes les communes et arrondissements du Bénin jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. « Sans rétrocession des défalcations et sans satisfaction des revendications, la grève se poursuit », insistent-elles.
Giscard AMOUSSOU