Vous vous rappelez certainement du témoignage du jeune élève (E.S.), qui accusait un riche expatrié du quartier Gounghin de Ouagadougou de l’avoir violé. Eh bien, le lundi 23 avril 2018, les Hommes de médias ont été conviés à la maison du peuple de Ouagadougou pour, premièrement, écouter ou réécouter ‘’en live’’ le jeune accusateur qui s’était rendu sur les antennes de la station radio « Ouaga FM ». Et deuxièmement, entendre pour la toute première fois, le témoignage d’une autre prétendue victime (C. K., pour ne pas le nommer) tout au long de l’article. Est toujours mis sur le banc des accusés, un riche homme d’affaire de Gounghin.
Après le relais qu’a fait lefaso.net de l’information publiée par son confrère « Ouaga FM » sur une affaire de viol, les langues semblent se délier. En effet, à la suite du témoignage du jeune élève (E.S.), sur les ondes de la radio, un autre, en classe de troisième (C.K.), résidant à Ouagadougou, a avoué en présence d’Hommes de médias être la victime d’un acte de viol semblable à celui précédemment évoqué. Le responsable de cet acte, selon ce nouveau témoin (C.K.), serait le même expatrié (nous ne dévoilerons pas son identité pour le moment). Mais avant le témoignage de ce protagoniste dans cette affaire de prétendu viol, E.S. s’est à nouveau ouvert aux nombreux micros qui lui étaient tendus.
Les faits, selon E.S.
Après le supposé acte de viol, E.S. avoue avoir fait part de sa situation à un aîné de son quartier. Et sur conseils de ce dernier, une plainte fut déposée à la gendarmerie de Nongremassom. Ce serait à la suite de la plainte qu’un gendarme en poste à la brigade de gendarmerie de Boulmiougou aurait commencé avec les menaces et aurait même essayé de taire l’affaire. « Lorsque je portais plainte, le blanc était à Paris. Un gendarme m’a appelé pour me menacer. Il dit qu’il a vu l’oncle de C.K. (actuellement à la MACO), qu’ils se sont entendus sur un point », a-t-on retenu de ses explications.
A en croire E.S., et pour revenir sur le ‘’point d’accord’’ entre le gendarme et l’oncle de C.K., ce dernier devait se faire passer pour l’oncle de E.S., dans le but de trouver un compromis à cette affaire. Hélas ! le fameux oncle ne se serait pas entendu avec le blanc lors de son rapide retour dans la capitale burkinabè parce qu’il semble que le gendarme soit entré en possession d’une certaine somme d’argent sans que le prétendu oncle n’ait été mis au courant de quoi que ce soit. E.S. prétend qu’à la suite de ce geste peu ‘’honnête’’ du gendarme, lui et son soit disant oncle se soient rendus chez l’expatrié. Une fois sur les lieux, l’homme d’affaire se serait en aparté entretenu avec « l’oncle ».
Une autre visite aurait également eu lieu chez l’homme d’affaire. Mais cette fois, avec le gendarme indiqué comme étant à la base des menaces, rappelle E.S.. Sur place, il dit avoir été sommé d’effacer toutes traces d’échanges (SMS), et bien d’autres injonctions.
Des arrestations arbitraires ?
Selon E.S., l’un des interpellés et détenus à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), qui serait également un employé de l’expatrié, détiendrait un enregistrement mettant en cause le gendarme de la brigade de Boulmiougou. Ce détenu aurait même été violenté, si l’on s’en tient au mot de la présumée victime E.S.. Et ce, afin qu’il signe le Procès-verbal (PV) qui le dit mêlé à une escroquerie. Autre confidence de E.S., c’est que la majeure partie des personnes qui étaient mises au courant de l’affaire sont présentement en prison. Ils sont au nombre de cinq, précise-t-il.
Une seconde accusation contre l’expatrié
La seconde accusation portée contre le même expatrié est le fait de C.K., un élève en classe de 3e. Egalement ami de quartier de E.S.. Les faits, selon C.K., auraient eu lieu pendant les vacances de l’année 2016. Période à laquelle il travaillait encore pour le mis en cause.
« Il m’a appelé et m’a dit que ça lui plaisait de me laisser continuer le travail parce que je le maitrisais », a déclaré C.K. avant d’affirmer qu’à la suite de ce compliment, un premier rendez-vous fut fixé au domicile de son présumé bourreau sexuel. Après ce premier rendez-vous, il eut un second au cours duquel l’acte de viol se serait produit. Il avoue de même avoir reçu juste après l’acte, la somme de 50 000 FCFA de la part de son présumé violeur.
Deux mois plus tard, il dit avoir été convoqué à la gendarmerie de Kosyam et aurait trouvé sur place ‘’le blanc’’ et « son gendarme ». Les intimidations et menaces auraient eu libre cours en ces lieux. Il aurait de fait été amené à nier un certain nombre de faits. Une fois autorisé à rentrer chez lui, il se serait immédiatement rendu au commissariat central pour porter plainte.
S’il y a une remarque à faire de ces deux témoignages, c’est bien celle de la similitude, dans les propos des prétendues victimes, dans le mode opératoire du présumé violeur et les menaces et intimidations après chaque acte supposé. Autre fait remarquable que l’on peut citer dans cet imbroglio, c’est bien la remise en cause de la crédibilité des gendarmes qui sont intervenus dans cette affaire.
Avouant être dans l’incapacité de se concentrer dans leurs études et faisant constamment l’objet de menaces, les deux jeunes élèves (E.S. et C.K.) réclament une seule chose, que la lumière soit faite dans cette affaire. Et même au-delà, parce qu’estiment-ils, en marge de leur intrigue, bon nombre de jeunes ont vécu pareil sort avec le même expatrié.