Les membres de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin (C2D) étaient face à la presse hier, jeudi 31 mai 2018, à Azalai Hôtel de la plage. Cette sortie médiatique, qui vise à décrier les nombreuses atteintes contre la démocratie par le régime de la Rupture, a connu la présence des personnalités et députés de l’opposition réunis au sein du C2D.
Aux nombreuses violations de la Constitution, les atteintes contre les droits de l’homme et les libertés publiques, les poursuites et détentions arbitraires de députés et autres personnalités de l’opposition dont fait montre le régime de la Rupture depuis le 06 avril 2016, s’ajoutent désormais deux faits nouveaux. Il s’agit de la proposition de loi portant nouveau code électoral et la suspension pour mesure conservatoire du journal d’opinions plurielles La Nouvelle Tribune. Dans sa déclaration liminaire, le Secrétaire exécutif national des Forces cauris pour un Bénin émergent, le député Valentin Djènontin trouve que cette proposition de loi, « commanditée » et portée par les députés, est une monstruosité anti-démocratique. Il en veut pour preuve l’article 12 du nouveau code électoral qui exclut du droit d’être électeur (et donc aussi d’être éligible) tout citoyen condamné à une peine d’emprisonnement avec ou sans sursis d’une durée supérieure ou égale à trois mois, et pour tous autres faits prévus par les dispositions des lois pénales et constitutifs de délits. Mais le nouveau code ne s’est pas arrêté là. Une autre disposition porte aussi sur la nécessité pour les candidats de vivre sans interruption pendant un an dans une résidence au Bénin, de présenter un quitus fiscal dont la délivrance est réservée au seul Directeur général des impôts. Curieuse disposition venant d’une majorité où le Chef est rentré d’exil à seulement quelques mois des élections pour se faire élire président. Pour Valentin Djènontin, le nouveau code électoral est de la facture du funeste projet de révision de la Constitution et doit aussi être vigoureusement combattu et rejeté.
La suspension pour mesure conservatoire du quotidien La Nouvelle Tribune préoccupe au plus haut point les forces politiques de l’opposition. Le journal est accusé de s’être « engagé depuis quelques mois dans un registre injurieux, outrageant, attentatoire à la vie privée du Chef de l’Etat sur la base d’un champ lexical dévalorisant ». Selon les propos du porte-parole de la C2D, cette mesure s’inscrit dans la droite ligne de la politique de musèlement de toute expression libre comme cela a été le cas avec Sikka tv, la Béninoise tv et Soleil Fm qui continue d’être piraté sans que la Haac ne trouve une solution. Le C2D se demande ce qui pourrait justifier aujourd’hui le réveil soudain de la Haac si ce n’est l’action d’une télécommande relocalisée ? La coalition a, pour finir, exiger la levée immédiate de cette mesure de suspension au nom de la liberté d’expression et du droit du peuple à l’information consacrés par la Constitution béninoise.