Ancien Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau sous le régime du président Boni Yayi, président du parti politique Conscience Citoyenne qui se réclame de la mouvance présidentielle. Lui, c’est Moukaram BADAROU. Il se prononce ici sur les derniers développements de l’actualité sociopolitique nationale, la vie de son parti politique et la gestion du pays par le régime du nouveau départ. Il n’a pas manqué de donner son point de vue sur l’engagement politique du président Boni Yayi.
(Lire ci-dessous l’intégralité de l’entretien exclusif accordé par le président Moukaram Badarou)
Quelle analyse faites-vous du dernier remaniement ?
Effectivement, depuis quelques jours, à la faveur du départ du Ministre Joseph Djogbénou pour la Cour constitutionnelle, le Chef de l’Etat, le président Patrice Talon, s’est retrouvé dans la nécessité de remanier son gouvernement. Cela fait partie des prérogatives du chef de l’Etat. Ceci, conformément à l’article 54 de la Constitution du 11 décembre 1990. C’est lui qui détermine la politique de la Nation. C’est lui qui nomme et met fin aux fonctions des membres de son gouvernement. C’est à ce titre qu’il a remanié de manière technique, comme on le dit souvent, son équipe. A la lecture de ce gouvernement, on peut bien dire que le Chef de l’Etat a fait l’option de la stabilité. La plupart des Ministres ont conservé leurs postes. Et c’est une très bonne chose. La deuxième chose à retenir, c’est qu’il a fait la promotion de la jeunesse avec l’entrée au gouvernement d’un jeune cadre au poste de Ministre de la santé. Il s’agit d’un important ministère qui s’occupe de la santé des Béninois. En faisant le choix d’un jeune qui a quand même assez d’expériences et un bagage intellectuel important, le président Patrice Talon a renforcé la présence d’autres jeunes qui sont déjà au gouvernement. Je veux citer le Ministre des sports, de la culture et du tourisme, Oswald Homéky, la Ministre de l’économie numérique et de la communication, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, le Ministre chargé des petites et moyennes entreprises, Modeste Kérékou, pour ne citer que ceux-là. Ces options nous conviennent puisque c’est dans la stabilité qu’on peut avoir des résultats. Comme le dit l’adage, quand vous voulez que vos urines moussent, il faut pisser au même endroit.
Faire l’option de la jeunesse est une bonne chose parce que le Bénin de demain, c’est sa jeunesse. Le peuple béninois est majoritairement jeune. En faisant confiance à une partie de la majorité d’une Nation, je crois qu’on a fait une bonne option pour l’avenir. Au total, je pense que ce remaniement qui est intervenu avec les options dont j’ai parlé est une excellente chose pour le pays.
-Vous parliez de la jeunesse, et pour la première fois au Bénin, la Cour constitutionnelle est présidée par un jeune, en l’occurrence, Joseph Djogbénou. Pensez-vous qu’il sera à la hauteur de la mission ?
Il n’est pas facile de succéder aux présidents Théodore Holo, Robert Dossou, feue Conceptia Liliane Denis Ouinsou et Elisabeth Kayissan Pognon. Certes, l’ancien Garde des sceaux, Joseph Djogbénou, le tout nouveau président de la Cour constitutionnelle, est un jeune. Mais je reste convaincu qu’il fera le job. L’éloquence de son parcours intellectuel et militant en témoigne. Le cœur de l’ensemble de nos institutions républicaines bat à partir de la Cour constitutionnelle qui est et reste l’organe de régulation de la chose politique et constitutionnelle au Bénin. Tenir les rênes d’une telle institution constitue une lourde et exaltante charge. Je prie le Très-Haut de l’accompagner dans l’exercice de cette fonction ultra sensible et de l’aider à écrire de nouvelles et belles pages de l’histoire du juge constitutionnel béninois. C’est le Bénin en général et sa jeunesse en particulier qui en sortiront gagnants.
– Est-ce que la jeunesse est suffisamment outillée pour travailler aux côtés des gouvernants ?
Je ne vais pas me dédire ici parce que ma conviction en ce qui concerne notre jeunesse aujourd’hui est connue de plusieurs. Il faut reconnaître aussi qu’il existe dans notre pays, une frange de la jeunesse qui gagne et qui évolue aux côtés des aînés pour apprendre à entreprendre et à gouverner. Faire confiance à cette partie de la jeunesse permet de convaincre l’autre partie qui se livre à des pratiques peu orthodoxes et qui est à la recherche du gain facile. Cette pédagogie est une excellente chose, et le Chef de l’Etat l’a compris en faisant la promotion des jeunes aussi bien dans son gouvernement qu’à des postes de responsabilité. Je profite d’ailleurs de cette occasion pour appeler l’ensemble de la jeunesse de mon pays à renforcer ses capacités au jour le jour, à travailler de manière inlassable, avec un sens de patriotisme, avec beaucoup de conscience citoyenne et un sens aigu de responsabilité ; afin que les aînés leur fassent encore plus confiance.
-Monsieur le président, c’est sans aucun doute ce sens de responsabilité et cette envie de participer à la gestion de la cité qui vous ont amenés vous et vos amis, à créer le parti politique Conscience Citoyenne ? Dites-nous, comment se porte aujourd’hui votre formation politique ?
Le parti Conscience Citoyenne se porte bien. Je rappelle que ce fut d’abord un mouvement politique que nous avons porté sur les fonts baptismaux en 2005 pour animer un courant qui prône le rétablissement des valeurs morales, sociales et républicaines dans notre pays. Il s’agit des valeurs de travail, de respect de la chose publique et de respect de soi. En 2013, nous avons jugé utile de transformer ce mouvement en parti politique. De 2013 à ce jour, en tant que parti politique, nous travaillons à élargir nos bases tout en sensibilisant sur nos convictions, sur le contenu de notre manifeste politique ; afin que le moment venu, nous bénéficiions de la confiance de nos populations. Mais avant de bénéficier de leur confiance, notre objectif est d’arriver à faire passer le message de la nécessité d’une conscience citoyenne dans le pays parce que nous estimons que c’est à ce seul prix que le Bénin peut relever les défis qui s’imposent à lui.
Quelles sont les raisons du choix de la mouvance présidentielle par votre parti ?
Le parti Conscience Citoyenne est de la mouvance présidentielle parce que la conviction du président Patrice Talon, la gouvernance qui est la sienne à savoir la restauration de l’autorité de l’Etat et la restauration d’un certain nombre de valeurs, cadre avec les idéaux de notre parti politique. Nous le croisons au carrefour de la restauration d’un certain nombre de valeurs comme celle de la fermeté, de la rigueur républicaine qui permet à chacun à son niveau d’être exigeant avec lui-même et avec son vis-à-vis. Les Nations qui se sont construites et qu’on envie par ici sont des Nations qui ont travaillé dans la rigueur. Nous ne disons pas que tout est rose, mais les fondamentaux de sa gouvernance se retrouvent à un carrefour que nous empruntons.
Aujourd’hui, le président Patrice Talon dispose au Parlement d’une majorité de députés qui l’accompagnent dans ses réformes. Le même Parlement a entrepris la modification de la Charte des partis politiques et du Code électoral. De façon concrète, qu’attendez-vous de ces réformes au Parlement ?
C’est une excellente chose qu’on veuille toiletter nos textes parce que de la politique, tout part et à la politique tout arrive. Pour être conseiller local, conseiller communal, chef quartier ou chef de village, chef d’arrondissement, maire ou député, il faut passer par la politique. Les partis politiques, au regard de la Constitution du 11 décembre 1990 animent la vie politique de notre pays. Aujourd’hui, chacun est conscient que ça ne va pas du tout à ce niveau. On ne va pas se leurrer. Le pays compte aujourd’hui selon le ministère de l’intérieur, plus de 200 partis politiques pour environ 10 millions d’habitants. La nécessité de la réforme est là, et nous sommes heureux de constater que, et le Chef de l’Etat et les parlementaires conviennent de cette nécessité. Nous soutenons donc ces réformes avec l’espoir que la Charte des partis politiques qui sera adoptée sera une charte applicable sur le terrain, une charte porteuse d’espoir et d’espérance, une charte qui viendra corriger les errements actuels au niveau des partis politiques. Il en est de même pour le Code électoral.
Aujourd’hui, la tendance est aux grands regroupements. Où en est le parti Conscience Citoyenne avec cette nouvelle donne ?
J’ai dit tantôt que nous travaillons sur le terrain pour renforcer nos bases. Tout ceci est pour un objectif précis. Un parti politique travaille à conquérir le pouvoir et à l’exercer. Entre autres pouvoir, nous avons le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir local. Par conséquent, le parti Conscience Citoyenne prendra bien part aux élections législatives et je ne vais pas vous cacher que nous irons à ces élections dans un regroupement politique puisque nous travaillons déjà à la base pour contribuer à mettre fin à l’émiettement des forces politiques. Il faut des regroupements qui vont nous permettre d’être plus efficaces sur le terrain et plus attentifs aux préoccupations de nos populations.
Que pensez-vous de la gestion du Bénin par le régime du président Patrice Talon ?
Comme je vous l’ai dit, nous soutenons les actions du gouvernement du président Patrice Talon de par ses options et de par les marques qu’il imprime à la gestion de la chose publique depuis qu’il est arrivé au pouvoir. J’ai l’habitude de dire que l’Etat est l’arbre sur lequel chacun de nous pourrait se poser comme un oiseau. Mais pour qu’un oiseau se porte bien sur un arbre, il faut bien que cet arbre se porte également bien. D’où la nécessité de la restauration de l’autorité de l’Etat. La rigueur républicaine qui est la sienne et la stabilité qu’il impose au niveau des structures comme les ministères, les directions générales, les préfectures nous intéressent. Il y a aussi le courage avec lequel il aborde un certain nombre de dossiers qui parfois, constituent des goulots d’étranglement pour le développement. Avec lui, nous avons enfin les 6 autres chefs-lieux de départements ; ce qui a permis d’avoir les 12 chefs-lieux et les 12 préfets et de rapprocher l’administré de l’administration. Nous pouvons saluer aussi la poursuite des différents chantiers laissés par le régime précédent ; des chantiers revus par endroits pour leur meilleure exécution. L’image de marque du pays est aussi rehaussée avec la présence du Bénin à tous les fora au plan international. Il y a la filière coton qui a retrouvé ses lettres de noblesse parce qu’étant désormais dans les mains des privés eux-mêmes. J’ai l’habitude de dire que quand le privé gère, il gère mieux. Au niveau de la sécurité, nous saluons la naissance de la police républicaine qui est une fusion de la gendarmerie et de la police nationales pour plus d’efficacité avec une seule équipe de coordination. Au niveau du social, les efforts ont été redoublés, les microcrédits ont repris et le Chef de l’Etat a promis de les renforcer au fur et à mesure. Après deux ans, je ne dirai pas ici que tout est parfait, mais on peut dire que les fondamentaux de la gouvernance sont désormais respectés et on peut en être fier. Il faut maintenant souhaiter que cela puisse continuer pour répondre aux aspirations des populations.
Le président Patrice Talon a déclenché une lutte farouche contre la corruption. Votre appréciation
Le Général Mathieu Kérékou avait dit qu’il y a de l’argent dans notre pays, que rien ne manque dans notre pays et que le problème des Béninois était les Béninois eux-mêmes. La corruption a tout gangréné, et mener une lutte implacable contre ce fléau est une bonne chose. Il faut saluer la démarche du Chef de l’Etat, le président Patrice Talon dans cette lutte et l’encourager. Nous nous tenons prêts à l’accompagner parce que nous sommes convaincus qu’à travers cette lutte, c’est le Bénin qui gagnera. Chaque fonctionnaire doit savoir qu’il est payé à la fin du mois pour son travail et il doit bien le faire. Ceci permettra de retrouver une administration efficace et au service du développement.
Quand vous comparez ce qui se fait aujourd’hui avec ce qui se faisait avant l’avènement du régime de la rupture, qu’est ce qu’on peut retenir ?
Il y a un philosophe qui a dit que les jours qui sont passés sont passés et que seuls aujourd’hui et demain comptent. Celui qui regarde trop souvent dans le rétroviseur ne fait que reculer. Ce qui compte aujourd’hui, ce sont les options rigoureuses qui sont prises par le Chef de l’Etat. Je suis de ceux qui pensent que si quelqu’un est en faute, il n’y a pas de la complaisance à avoir envers lui. Si quelqu’un est en faute, il faut le frapper. Si quelqu’un tombe sous le coup de la loi, qu’il subisse la rigueur de la loi. Chacun, où qu’il se trouve, doit faire son travail avec beaucoup de générosité. Si vous avez la possibilité d’aller vérifier ce que certains anciens présidents avait de positif, c’était plus du fait de leur bataille pour le pays que pour leurs propres intérêts. Aujourd’hui, le simple fonctionnaire qui arrive dans l’administration veut tout réaliser en l’espace d’un ou de deux ans alors qu’il a plusieurs années de carrière devant lui. Il y a forcément un problème, et c’est ce que le président Patrice Talon s’efforce à corriger à travers ses réformes.
Mais, l’opposition estime que cette lutte est sélective et vise uniquement les adversaires au régime de la rupture
Je ne suis pas de cet avis ou alors je ne focalise pas mon attention sur ça parce que si vous n’avez rien fait, personne ne peut venir vous chercher. On dit que votre enfant a volé et vous dites que l’enfant de l’autre aussi vole. Quand quelque chose n’est pas bon, c’est qu’il ne l’est pas. Je ne suis pas là pour juger de la sélectivité d’une lutte. Il faut mener la lutte contre la corruption de manière implacable. Cela dit, s’il y en a qui pensent qu’ils bénéficient du parapluie du président Patrice Talon et qu’ils sont en ce moment à l’abri, ils se trompent. Le jour où le Chef de l’Etat passera le témoin, son successeur continuera le combat contre la corruption et ceux qui se croient aujourd’hui à l’abri ne le seront plus. Quand on participe à de la forfaiture, il faut un châtiment à la hauteur de l’acte posé. Que chacun, où qu’il se trouve, dans le cadre de ses fonctions, travaille uniquement dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Vous avez servi aux côtés du président Boni Yayi en tant que Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau. Quelle relation entretenez-vous aujourd’hui avec votre ex-patron ?
L’ancien président de la République, Boni Yayi, m’a fait l’honneur de m’associer à sa gouvernance. Je lui en sais gré avec des relations d’ancien collaborateur sans partager un certain nombre de positions avec lui aujourd’hui.
Lesquelles ?
Fondamentalement, ce que je ne partage pas avec le président Boni Yayi, je le dis sans ambages. Quand on a fini d’exercer la plus haute fonction politique d’un pays, quand on a tout eu, quand on a tout entendu, il faut honnêtement se mettre à la disposition de la République et non à la disposition d’un parti politique. Ce que je dis concerne le président Boni Yayi qui est aujourd’hui président d’honneur des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), ce que je dis concerne le président Nicéphore Soglo qui est président d’honneur d’une aile de la Renaissance du Bénin, ce que je dis concerne le président Patrice Talon quand il ne sera plus au pouvoir. Je suis de ceux qui pensent qu’il nous faut des remparts ; ce que nous n’avons plus. Par exemple s’il arrivait que le président Patrice Talon ait des difficultés avec telle ou telle couche de notre société, il n’y a pas un rempart vers qui chacun peut aller. Un pays doit pouvoir avoir des gens qui, de par leurs expériences, de par ce qu’ils représentent, incarnent la sagesse. Je me rappelle qu’en 2011, alors que le pays avait des difficultés par rapport à la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), c’est le président Emile Derlin Zinsou qui avait pris l’initiative de rencontrer les forces politiques de la mouvance et celles de l’opposition. Aujourd’hui, je ne vois pas le président Boni Yayi ou le président Nicéphore Soglo être en mesure de le faire puisqu’ils sont présidents d’honneur de partis politiques. C’est un gâchis pour la République. Si vous analysez la politique en Grande-Bretagne, vous n’entendrez plus des gens comme Gordon Brown et David Cameron se mêler de la politique de leur pays. En France, quand François Hollande a fini son mandat, il a pris sa retraite politique et se consacre à autre chose aussi importante pour son pays.
Pour avoir été Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, dites-nous, quelle est la plus grosse difficulté qu’un Préfet puisse avoir dans l’exercice de ses fonctions ?
La plus grosse difficulté à ce poste est que, depuis l’avènement de la décentralisation, les préfectures ont été complètement dépouillées de leurs ressources au profit des Communes. J’avais pour habitude de dire quand j’étais en fonction que c’est une très mauvaise chose parce qu’au regard des textes, les Communes sont sous la tutelle des préfectures. Un Préfet qui n’a pas les moyens de travailler, s’il n’est pas solide en matière de gestion, il lui sera difficile de faire face aux défis qui se présentent à lui. Les Communes ayant plus de moyens pour travailler, la corruption dont nous avons parlé est ambiante ; ce qui fait qu’au niveau des préfectures, les agents ont tendance à être aux ordres des mairies et l’étude des dossiers se retrouve parfois en difficulté. Pour ce qui nous concerne, c’est avec beaucoup de vigilance et d’exigence que nous avons travaillé durant notre passage à la préfecture de Porto-Novo. Je pense qu’il faut absolument corriger le tir. Et cela a commencé avec le président Patrice Talon. Il faut aller un peu plus en avant.
Justement, s’il vous était donné de conseiller le Chef de l’Etat dans la gouvernance des départements, que lui proposeriez-vous en termes de réformes ?
Je lui proposerais de renforcer les Préfets car ils représentent le Chef de l’Etat et tous les membres du gouvernement sur leur territoire de compétence. En effet, quand il y a des difficultés et des problèmes au niveau des villages ou des Communes, la première autorité vers qui les gens pensent qu’il faut aller, c’est le Préfet avant de remonter au gouvernement. Mais le pauvre n’a aucun moyen pour trouver des solutions immédiates à ces problèmes. Or dans la sous-région, nous savons ce que des Préfets ont comme moyens pour fonctionner. Je ne suis pas dans la position de conseiller le président Patrice Talon, mais je dirai tout simplement en tant qu’ancien Préfet qu’il faut que les préfectures soient dotées de plus de moyens pour mieux fonctionner. Il faut aussi continuer à laisser les Préfets faire leur boulot conformément aux textes de la République. Ainsi, le gouvernement n’aura plus à se fatiguer à partir de Cotonou parce qu’entre-temps, ses représentants seraient déjà en train de régler les problèmes sur le terrain en attendant l’intervention du pouvoir central.
Depuis que vous n’êtes plus Préfet des départements de l’Ouémé et du Plateau, en quoi consiste votre quotidien ?
Toutes les fois où vous serez nommés à un poste politique ou technique sachez, qu’un jour vous partirez de ce poste. Moi, je connais ça par cœur. Depuis que nous avons quitté la Préfecture, nous avons repris nos activités d’opérateur économique. Je suis du secteur privé et j’ai repris avec mon cabinet. Ce n’est pas forcément dans une fonction publique qu’on peut aider son pays. Réfléchir sur la situation de son pays, sensibiliser et conseiller ses concitoyens, tout ça est une contribution au développement de son pays. Je travaille au Bénin et parfois, je vais à l’étranger parce que c’est le travail qui libère l’homme.
Votre mot de la fin
Je voudrais inviter mes compatriotes à la patience. Je sais que les temps sont durs et que beaucoup se plaignent. Le gouvernement travaille à ce que les conditions de vie soient meilleures. Je souhaite aussi que le Chef de l’Etat garde le cap des réformes, de la restauration de l’autorité de l’Etat et d’un certain nombre de valeurs pour le bien de notre pays. Nous, au niveau du parti Conscience Citoyenne, nous jouerons pleinement notre partition.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN