“Nous allons vers des élections crédibles et moins coûteuses” Benoit Degla
Cyrille LIGAN
Benoit Degla, député à l’Assemblée nationale a participé ce jeudi 14 juin 2018 aux côtés de ses paires, au séminaire national organisé sur la réforme du code électoral. Président du parti Forces pour la Démocratie et le Développement (Fdd), l’ancien ministre a durant les travaux exploré quelques pistes en vue de l’amélioration des règles qui régissent l’organisation des élections au Bénin. Pour lui, l’objectif principal est de doter le pays d’un instrument législatif durable pour les élections crédibles et moins coûteuses.
Au sortir de cette séance de travail, l’élu de la 10è circonscription électorale a déclaré que l’avant-projet de code électoral, qui prend en compte les suggestions formulées lors de la rencontre, va permettre d’avoir un document législatif assez cohérent et complet qui participe à l’enracinement de la démocratie. Il permettra également de corriger un certain nombre de choses constatées depuis plus d’une vingtaine d’années de pratique démocratique. Ainsi, Benoît Degla a relevé certaines insuffisances du code en vigueur et les propositions qui ont été apportées au cours de ce séminaire pour leur correction.
Il s’agit d’abord et avant tout de la disparité observée au niveau des mandats. En effet, de toutes les institutions, seul le mandat électif des membres de l’Assemblée nationale est de 4 ans. « Il faut pouvoir rétablir cet équilibre. Les échanges que nous avons eus révèlent bien que dans l’ensemble des interventions, les gens ne sont pas contre. Au Parlement et en commission, nous allons statuer et voir la formule appropriée qui convienne le mieux aux intérêts de la nation toute entière », a confié l’élu du peuple. Aussi, annonce-t-il que des propositions ont été faites dans ce sens pour évaluer les possibilités de couplage des élections présidentielles, législatives, communales et locales parce qu’on « ne peut plus passer tout le temps à faire des élections ».
Ensuite, le président du parti Fdd insiste sur la correction de l’iniquité constatée dans la répartition des sièges de députés. Selon lui, l’effectif des parlementaires est à reconsidérer parce que celui-ci est basé sur un vieux recensement des populations. « Il convient aujourd’hui pour s’adapter aux nouvelles réalités d’opter pour le RGPH 4, celui de 2013 qui permet de régler un certain nombre de déséquilibre. Il faut donc réajuster les chiffres », propose-t-il.
L’autre urgence signalée par l’élu de la 10è circonscription électorale est la résolution de la problématique de la représentativité des femmes. A l’en croire, les femmes ont un rôle important à jouer au niveau de toutes les institutions aussi bien nationales qu’internationales. A cet effet, le député a formulé le souhait de voir que chaque circonscription électorale avoir une femme député. Mais comme pour le nombre de siège à pourvoir par circonscription électorale, Benoît Degla fait remarquer que ces réformes ne pourront se faire avec la constitution en l’état. Néanmoins, le député a confié qu’il est désormais souhaité que chaque liste de partis politiques puisse atteindre un pourcentage donnée pour voir leurs sièges validés.
L’autre point culminant qui a fondé cette réforme, selon le député, est l’élection des maires. Au cours de ce séminaire, il a été retenu au séminaire que le maire et son exécutif soient élus au suffrage direct. « Une fois élus au suffrage direct, les maires ont une certaine quiétude. Ils ne seront plus sur le qui-vive et la menace permanente de destitution », avance Benoît Degla. Aussi, pense-t-il qu’il est important de remonter le niveau intellectuel des élus communaux et de leurs secrétaires généraux. « Il est bon qu’il y ait des prérequis pour élire les maires et pour choisir les élus communaux parce qu’on a besoin que nos communes soient bien dirigées pour un développement effectif à la base », insiste-t-il.