Le gouvernement évoque et gère depuis quelques mois les dossiers de malversations en Conseil des ministres. Mais tous les dossiers ne subissent pas le même traitement. Le Conseil des ministres…

Révélations de présumés auteurs de malversations en Conseil des ministres : Pourquoi le deux poids, deux mesures du gouvernement?

Révélations de présumés auteurs de malversations en Conseil des ministres : Pourquoi le deux poids, deux mesures du gouvernement?

Le gouvernement évoque et gère depuis quelques mois les dossiers de malversations en Conseil des ministres. Mais tous les dossiers ne subissent pas le même traitement.

Le Conseil des ministres devenu un « super tribunal » sous la Rupture, vide presque certains dossiers avant de les renvoyer aux magistrats professionnels. En effet, plusieurs affaires de corruption ayant défrayé ces derniers jours la chronique judiciaire ont d’abord été examinés en Conseil des ministres. Parfois, des responsabilités ont été établies et des sanctions ont même été prises par le gouvernement. Seulement, le Conseil des ministres n’a jamais accordé la même importance à tous les dossiers évoqués. Le gouvernement a laissé transparaitre des différences dans  les formules utilisées et les décisions prises de sorte qu’on pourrait penser qu’il pratique la politique de deux poids, deux mesures. Certains citoyens seraient plus importants que d’autres alors que les citoyens béninois sont tous égaux devant la loi. Le relevé du Conseil des ministres d’hier, mercredi 04 juillet 2018, a révélé un dossier de malversation sur la ferme d’élevage de Samiondjio (Commune de Zagnanado). La mauvaise gestion porterait sur la somme d’un million sept cent quatre-vingt mille (1 780 000 F Cfa). Et les noms des présumés auteurs de cette malversation ont été publiés dans le relevé dudit Conseil. Il y a quelques mois, le même Conseil des ministres avait révélé un scandale dans le secteur de l’éducation. Il s’agissait de malheureux enseignants qui auraient détourné des sacs de riz et du haricot. Leurs noms avaient été publiés et ont même fait le tour des réseaux sociaux sur la base de simples rapports. Mais curieusement, le 27 juin dernier, alors que le « super-tribunal » a dénoncé un scandale de plusieurs millions dans la gestion du Programme national de lutte contre le paludisme, aucun nom n’a été publié. Est-ce un oubli ou un acte délibéré? Cela peut paraitre anodin, mais le choix fait par le gouvernement n’est pas à banaliser. Tous les citoyens béninois méritent d’être traités sur un pied d’égalité. Alors que le gouvernement livre certains Béninois à la vindicte populaire, il décide d’entretenir la confusion par rapport à d’autres. Il existerait donc dans le Bénin de la Rupture des super-citoyens. Le Bénin se dirige certainement vers l’institutionnalisation de l’inégalité. Une dérive qui reste la source de nombreuses frustrations.
 
Mike MAHOUNA