Un programme de formation dénommé « les Ateliers de la démocratie » a été lancé, lundi 23 juillet à l’amphithéâtre Idriss Deby de l’Université d’Abomey-Calavi au profit de 1000 jeunes béninois. Six jours durant, ils seront entretenus et outillés sur diverses thématiques en lien avec la gouvernance et les institutions.
Le rôle de la jeunesse est fondamental dans l’ancrage de la démocratie. C’est fort de cette exigence que les anciens boursiers du programme Yali, programme américain au profit du leadership juvénile, ont initié avec l’ambassade des Etats-Unis près le Bénin, « les Ateliers de la démocratie ». Un programme qui vise à former en six jours, mille jeunes Béninois de profils variés, issus de divers horizons sur les fondamentaux de la démocratie, les exigences de la bonne gouvernance et la connaissance des institutions de la République. Ce lundi 23 juillet à l’amphithéâtre Idriss Deby de l’Université d’Abomey-Calavi, ils ont massivement répondu présents à l’appel, les uns aussi enthousiastes que les autres, heureux sans doute de se retrouver dans ce moule qui fera d’eux des leaders au profil mieux taillé que celui de leurs aînés.
Le but de ce programme est de les former « sur le fonctionnement des branches du pouvoir aux niveaux central et local. Pendant six jours, ils recevront entre autres des informations sur le rôle et le fonctionnement des institutions de la République, les diverses manières par lesquelles le citoyen peut interagir avec ces institutions, le contenu de la Constitution du Bénin, l’organisation judiciaire et le fonctionnement des juridictions, les mécanismes de la décentralisation, ainsi que le fonctionnement du processus électoral », détaille Lucy Tamlyn, ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin.
Pour leur part, les formateurs sont assez fiers de ce créneau de partage avec les jeunes. Christophe Mègbédji, préfet du département du Couffo, un des formateurs, évoquant la gouvernance locale et la participation citoyenne pense que l’exercice est plein de gain pour ces jeunes qui ont besoin de comprendre le fonctionnement de la gouvernance locale pour mieux prendre leurs responsabilités. « Il faut qu’ils fassent mieux que ceux qui sont aux affaires actuellement », suggère le préfet. Idem du côté de Claire Houngan Ayémona, sollicitée pour intervenir au rang d’acteur de la justice. Plus spécifiquement, ce sont les femmes qui se trouvent dans le viseur de ce magistrat qui souhaite qu’au terme de ces ateliers de la démocratie, elles comprennent mieux le fonctionnement de la justice et ses interactions, s’y intéressent davantage et prennent une part active aux combats pour l’émancipation de la femme et pour la protection de l’enfance.
Une école, selon Aurélie Adam Soulé Zoumarou
L’une des voix les plus fortes au cours au lancement de l’Adema reste sans aucun doute, celle du ministre de l’Economie numérique et de la Communication Aurélie Adam Soulé Zoumarou. « Notre maturité politique collective est certes célébrée et objet de fierté nationale, mais qu’en est-il de notre maturité politique individuelle, surtout dans la frange des jeunes ? » Interrogation légitime, posée par la ministre à l’instar de bien d’autres personnes qui ne manquent pas de s’interroger aussi sur le comportement et les réactions de la jeunesse béninoise face à la politique. Sur une échelle de zéro à dix, elle a invité les jeunes présents à s’évaluer, avant de soutenir que « la maturité politique des citoyens renforce la démocratie, car la démocratie exige des citoyens qu’ils aient les capacités et les outils pour identifier et faciliter les réalisations des pouvoirs publics et institutions, et pour appuyer ces derniers dans la mise en œuvre des actions de développement du pays. »
Pour elle, la citoyenneté des jeunes vient avec des responsabilités, des droits et devoirs. Au nombre de ces devoirs figure celui de ne pas être un frein au développement de son pays. Elle les exhortera ensuite à développer leur politique en devenant ainsi « plus exigeants sur la qualité de la gouvernance tout en étant un soutien pour les actions de développement posées par les pouvoirs publics ». Aux 400 femmes sélectionnées dans le cadre de ces ateliers, elle va surtout rappeler que ces ateliers sont une école de la démocratie et va les engager à travailler pour une plus grande représentativité des femmes en politique. Un sujet dont la pertinence n’est nullement à démontrer, dit-elle. Elle les invitera enfin à « transcender leur répugnance à entrer dans cet univers dans lequel les paroles et les actes ne sont pas toujours élégants ».