Au Bénin depuis un peu plus d’an, les scandales ne se succèdent plus, ce sont les pions de la mauvaise gestion qui sortent du jeu les uns après les autres. De la ténébreuse affaire Sonapra, au concours frauduleux, en passant par la banqueroute du FNM, ou les placements hasardeux de la caisse nationale de sécurité sociale, la lutte contre la corruption frappe les plus hautes personnalités du pays tous bords confondus. Interpellé sur une lutte sélective, Patrice Talon affirme que certains de ses proches ont été également frappés par la lutte contre la corruption.
C’est avec une grande peine que le Chef de l’Etat s’est prononcé sur les différents dossiers qui agitent la république. Selon lui, il faut que les dirigeants aient à cœur la reddition de compte. Tant que cette conception ne sera pas complètement ancrée dans les esprits, le fléau va résister au temps. Alors la lutte est nécessaire dira Talon qui va confirmer que « ce n’est pas avec bonheur qu’on se fait la chasse soi-même ou à ses proches, à ses concitoyens, à ses frères, ses sœurs, pour améliorer le comportement quotidien. Et c’est pour ces convictions que je m’acharne tant à extirper de nos pratiques cette certitude de l’impunité. »
En effet, certaines personnalités aujourd’hui en prison ont été proches de Patrice Talon. Antoine Dayori, Laurent Metognon, Atao Hinnouho, Aboudou Youssao et bien d’autres, que ce soit dans le monde syndical ou celui de la politique, ces personnalités ont occupé une place importante dans le dispositif qui a conduit la victoire de Talon à la présidentielle de 2016.
Mais pour lui, la lutte contre la corruption est non négociable. Patrice Talon avait déjà dans son discours le 06 Avril 2016 à Porto Novo donné le ton. L’opinion pensait à un discours de façade. Aujourd’hui, il refuse de reculer.
Talon affirme par ailleurs, que depuis deux ans et demi, la Bénin a été engagé dans la lutte sans concession contre la corruption et que cette dynamique a inspiré désormais l’assemblée nationale, qui a fait des votes historiques en levant l’immunité de certains députés, ce qui est une grande première au Bénin. La lutte contre l’impunité sera effective au bénin, et Patrice Talon a grand espoir. Selon lui, le Bénin a changé un petit peu. « Je me réjouis de le constater d’autant que cela nous met à nous même, le Gouvernement actuel, la pression »
En effet au Bénin tous les cadres de l’administration depuis quelques temps ont peur de la gestion de la chose publique. « Les comportements ont changé dans bien de secteurs, car la peur de la rupture s’est installée un peu partout » nous a confié un acteur syndical. A l’en croire, la conscience professionnelle revient peu à peu, même si certaines corporations continuent de résister. Mais Patrice Talon est formel, la lutte se fera dans tous les camps.
« Ma volonté c’est de ne pas être dans la sélection et d’agir dans ce domaine quelle que soit la couleur de celui qui est concerné. Mais je ne suis pas Dieu et c’est d’ailleurs pour ça que je fais attention aux critiques a terminé Patrice Talon.
Daniel Tognandan