Dassa-Zoumè, chef-lieu du département des Collines, est-il l’orphelin ou l’enfant oublié de l’administration territoriale et du processus de déconcentration de l’administration que construit le gouvernement de la Rupture/Nouveau départ depuis 2016? Au regard des faits, tout porte à le croire. Et pour cause. Après l’historique désignation des chefs-lieux des départements par le chef de l’État, Patrice Talon, initiative saluée à sa juste valeur par les Béninois, les six nouveaux préfets ont été nommés pour s’ajouter aux six qui administraient les douze départements. Ainsi, le 22 juin 2016, Djaikpon Donatien Nonhouégnon (48 ans), sera promu préfet des Collines avec pour bureaux et résidence Dassa-Zoumè. Malheureusement, au petit matin du vendredi 24 mars 2017, c’est-à-dire moins d’un an au poste, ce cadre natif de Savalou va rendre l’âme. Il sera ensuite inhumé le 27 avril 2017. Depuis lors, c’est-à-dire plus d’un an après, le fauteuil ou le poste est vacant. Et jusqu’à quand encore ? Autrement dit, jusqu’à quand durera l’intérim qu’assure le préfet du département du Zou, Aimé Firmin Kouton? Tout se passe comme si le désert de compétences a gagné le rang des cadres du département des Collines. Si non, pourquoi n’a-t-on pas pu pourvoir, depuis lors, au poste en nommant un cadre de Savalou, de Dassa-Zoumè, de Glazoué, de Savè, de Bantè ou carrément un cadre d’un autre département du Bénin ? Si c’est sur la technicité qu’on mise, n’y a-t-il pas dans ce lot préalablement cité, un Administrateur civil rompu à la tâche ? A défaut, le poste de préfet est aussi politique. N’a-t-on pas aussi pu dénicher l’oiseau rare sur le terrain politique parmi les nombreux soutiens ou courtisans? Cela fait des mois que ça dure. Le chef de l’État à travers son ministre de la Décentralisation est certes le seul qui a le pouvoir discrétionnaire de nommer qui il veut et quand il le désire, mais le cas Dassa-Zoumè interpelle, même si on pourrait nous dire que sans préfet, la préfecture des Collines tourne. Douze départements, c’est normalement douze préfets. Patrice Talon doit y penser. Et le plus tôt serait le mieux. Oui, il a eu le courage de designer les chefs-lieux de tous les départements et de nommer subséquemment tous les préfets. Il lui faut donc aller au bout de ce qu’il a bien commencé pour que Dassa-Zoumè et les autres communes des Collines cessent d’être ”gérées” depuis le Zou, comme jadis, à l’époque du Colon, et même dans un passé récent.
JB