Les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) ainsi que les cadres et le personnel de l’institution prennent part à Cotonou du 20 au 24 août prochain à une formation visant à renforcer leurs capacités pour une meilleure organisation des élections à venir. Cette formation de type Bridge permettra de remédier aux défaillances notées par le passé, lors des prochaines joutes électorales.
L’organisation d’une élection est une entreprise complexe qui requiert des aptitudes multiformes aussi bien physiques, qu’intellectuelles, souligne Emmanuel Tiando, président de la Commission électorale nationale autonome (Cena). C’est ce qui justifie la formation initiée à l’endroit du personnel et de l’administration de l’institution, ouverte lundi 20 août dernier à Cotonou.
Pour Emmanuel Tiando, le souci de son institution est de « tout mettre en œuvre pour assurer dans notre pays l’organisation d’élections inclusives, libres, transparentes et crédibles, condition indispensable à la préservation de la paix sociale, de la cohésion nationale et de notre démocratie ».
Depuis leur installation en juillet 2014, les membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) ont organisé déjà plusieurs élections aux fortunes diverses. Les unes assez réussies sans grande contestation et les autres laissant parfois électeurs et acteurs politiques sur leur faim. Ces élections, reconnaît le président de la Cena, ont été organisées « sans pré-requis en matière électorale » et les acteurs qui en avaient la charge, « sans être des experts confirmés en la matière » se sont acquittés de leur mission en ayant que comme seuls guides la conviction et la volonté de servir la nation.
« Il faut reconnaître que si nous avions bénéficié de formations plus adéquates, nous aurions indubitablement mieux organisé ces élections parce que nous serions techniquement et professionnellement mieux outillés », ajoute Emmanuel Tiando.
Pour éviter de nourrir de tels regrets à l’avenir, l’institution s’est résolue, se fondant surtout sur le rapport de la mission d’évaluation de ses besoins qui s’est déroulée en janvier dernier, à organiser une série de formations de type Bridge « Bâtir des ressources en démocratie, gouvernance et élection ». D’observation et d’expériences, les évaluateurs des processus électoraux conviennent que la mise en place des administrations électorales compétentes et durables est préférable à des missions d’assistance ponctuelle limitées aux périodes électorales et suggèrent de faire du renforcement des capacités du personnel des administrations électorales, une priorité.
Besoin de performance
C’est en réponse à un besoin de performances que l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea), la Commission électorale australienne et la division de l’assistance électorale des Nations Unies (Unead) ont développé un cours de formation complet pour le personnel des administrations électorales intitulé « Cours en administration électorale – Bridge » depuis 2001. Ledit cours vise à renforcer la capacité des administrateurs électoraux à faire leur travail de manière efficace et efficiente, améliorer le professionnalisme des administrateurs électoraux, renforcer la capacité d’équipes et de réseaux d’administrateurs électoraux pour une conduite efficace de leurs tâches.
Le programme global Bridge est articulé autour de 24 modules répartis en quatre grands axes. Et le premier axe est scindé en deux ateliers-modulaires à savoir « Introduction à l’administration électorale » et « Planification stratégique et financière des élections ».
« La démarche qui sous-tend la formation Bridge consiste à partir des réalités concrètes vécues en matière électorale pour bâtir des compétences et des aptitudes dans la perspective d’échéances électorales ultérieures », indique le président de la Cena. Autrement, « Il s’agira pour nous de revisiter nos expériences électorales antérieures en soulignant nos succès mais aussi et surtout nos insuffisances et les corriger », poursuit-il.
Emmanuel Tiando s’engage à prendre les dispositions idoines pour bénéficier des formations restantes à savoir l’architecture électorale, les relations avec les parties prenantes au processus électoral et les opérations électorales proprement dites.
La formation est assurée par les formateurs accrédités,
Alexandra Hovelacque et Théophilus Dowetin et bénéficie du soutien d’Osiwa.