Désormais au Bénin, et ce jusqu’à nouvel ordre, plus d’alliances politiques pour aller aux législatives. Il faut être un parti politique fort, déposer une caution de 249 millions FCfa pour sa liste, et recueillir au moins 10% au plan national avant de prétendre enlever des sièges pour l’Assemblée nationale. On ne le dira jamais assez, ce sont là entre autres dispositions des nouveaux textes électoraux qui vont entrer en vigueur déjà pour la députation de 2019. En dépit des alertes, des cris, des pleurs dans l’opinion quant à la remise en cause des acquis démocratiques de la Conférence nationale de février 1990 et des pièges qui guettent les députés, les deux lois à savoir le Code électoral et la Charte des partis politiques ont été votés, notamment par les parlementaires réunis au sein du bloc soutenant les actions du pouvoir en place. Tels des mouches attirées par un aliment sucré, ils se sont jetés sur ces deux textes devant gouverner les élections sans en déceler visiblement tous les guets-apens. En effet, au-delà de la mort programmée de la plupart des partis politiques et de certains personnages du landerneau politique, il y a que l’avènement des deux textes de lois épargne Patrice Talon des négociations et entretien de députés devant le soutenir dans ses actions. Il en a fait l’expérience en tant que télécommande d’abord, puis aujourd’hui en tant que chef de l’Etat et a dû comprendre que non seulement c’est coûteux, mais c’est aussi stressant. Avant le vote de telle ou telle chose à enjeu au Parlement, il faut batailler dur, négocier farouchement des députés. Et rien n’est même sûr à l’avance. En tant que compétiteur né, Patrice Talon qui n’a pas eu un grand soutien de cette classe politique, veut certainement créer la sienne à partir de 2019. Et ce que les anciens leaders politiques carriéristes et autres acteurs n’ont pas encore compris, c’est qu’à partir des prochaines législatives, à moins que la Cour constitutionnelle n’en décide autrement, il n’y aura plus de ‘’me voici, j’ai 10 députés, je pèse plus qu’une baleine’’ ; ‘’ Moi, c’est Tartempion, ma seule voix pour ta révision constitutionnelle compte’’, etc. C’est donc terminé tout ça. Patrice Talon qui aura un droit de regard désormais sur les positionnements sur les supposés Blocs politiques de la Mouvance, va ‘’ramasser’’ à l’arrivée, ses députés au Parlement comme une tontine. Que feront désormais ces leaders politiques qui vendaient à prix d’or les places aux prétendants sur leur liste ? Voilà l’autre facette des deux lois électorales votées sous le prétexte d’une réforme du système partisan. Les députés du Bmp auront le temps de faire l’amer constat.
Worou BORO