L’interdiction de l’utilisation des sachets plastiques n’émousse pas les ardeurs des vendeurs et utilisateurs. On constate toujours la présence de ces sachets dans les rues de Cotonou et environs qui concurrencent fortement ceux dits biodégradables.
La loi 2017-39, portant interdiction de la production, de l’importation, de l’exportation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation des sachets en plastique non biodégradable en République du Bénin, n’a pas encore permis aux sachets biodégradables de prendre leur place dans les rues de Cotonou et environs.
Des sachets plastiques continuent de dicter leur loi dans les rues, auprès des vendeuses, des marchands et partout dans les quartiers. Cela paraît incompréhensible et l’on se demande à quand la fin. « Ils ont interdit les sachets plastiques, mais ceux qui sont là actuellement ne sont pas pour autant différents des précédents », se désole Jasmine Ogou, étudiante à la Faculté des sciences économiques et de gestion. Elle confond les sachets biodégradables et non biodégradables qui sont sur le terrain. Selon elle, les sachets proposés ne sont pas biodégradables. « Les sachets biodégradables sont fabriqués avec de l’amidon et du polyéthylène », appuie Sandra Idossou, consultante en qualité de service et activiste contre les sachets plastiques. Celle-ci précise que l’amidon est un glucide provenant de diverses parties de certaines plantes. Or, un produit dérivé des plantes ne peut pas être non dégradable.
Promouvoir les sacs en papier biodégradable
« Nous luttons contre les sachets, qu’ils soient biodégradables ou non », martèle Sandra Idossou avant de préconiser que l’on doit définitivement rompre avec l’utilisation des sachets plastiques quelle qu’en soit leur qualité. Pour le faire, il faudra avoir recours à la tradition, faire retour à la case départ et voir comment nos parents à leur époque s’en sortaient sans l’utilisation des sachets plastiques. « Quand il n’y avait pas de sachet, nos grands-parents couvraient quand même leurs repas », rappelle-t-elle.
Par ailleurs, l’intensification de la communication autour de l’utilisation des sacs en papier biodégradable ou les sacs réutilisables pour permettre à la population de les adopter au quotidien représente aussi une alternative. « Les sacs en papier peuvent remplacer les sachets en matière de résistance si l’on trouve du bon papier pour la fabrication. Si je prends par exemple le papier emballage des sacs de ciment, c’est un papier très bien résistant. Même au contact de l’eau, il ne se déchire pas vite. Il suffit juste de le sécher pour l’utiliser sans problème », propose Ronie Floride Agamma, journaliste et promotrice des sacs en papier biodégradable. Encore que les populations peuvent tirer plus de bénéficies des sacs en papier qui sont plus rentables que les sachets plastiques. « Si nous comparons ce que la population dépense en un mois dans l’achat des sachets plastiques et qu’elle ne réutilise plus, au coût d’achat d’un seul sac en papier qu’on peut utiliser pendant plus d’un mois, il offre plus de rentabilité », ajoute-t-elle. Il faudra amener la population à prendre conscience des risques qu’elle court en utilisant les sachets plastiques afin d’extirper leur utilisation des habitudes pour une meilleure protection de l’environnement.