Le Bénin et le Togo ont procédé à la signature du protocole d’accord et du mémorandum d’entente relatifs aux activités de protection des zones côtières, ce vendredi 28 septembre, à Cotonou au cours d’un atelier, en présence des experts et des cadres des deux pays. Cette cérémonie fait suite à la première session ministérielle du Comité mixte Bénin-Togo du projet d’investissement, de résilience, des zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-Resip).
Le projet d’investissement, de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest dénommé en anglais ‘’West africa coastal areas resilience investment project (Waca-Resip) entre dans sa phase opérationnelle. Le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Didier Tonato du Bénin et le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières, André Kouassi Ablom Johnson du Togo ont signé le protocole d’accord et du mémorandum d’entente relatifs à la protection des zones côtières.
Cette cérémonie fait suite à la validation technique des documents faite par les experts des deux pays les 26 et 27 septembre derniers lors d’un atelier à Cotonou. La cérémonie de signature du protocole d’accord, intervenue au terme de cette première session ministérielle du Comité mixte Bénin-Togo du projet Waca s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de son volet régional dont la réalisation des activités communes aux deux pays passe par la mise en place d’un cadre institutionnel.
Cette signature, qui constitue un acte historique, marque la volonté des deux Etats de protéger leur littoral afin d’apporter une solution durable aux effets néfastes des changements climatiques dont les conséquences se font sentir sur le littoral des deux pays long d’environ 180 kilomètres. « Ce littoral de la côte Bénin-Togo est caractérisé par une dynamique très sensible de perturbation d’origine naturelle mais aussi humaine », a indiqué le ministre du Cadre de vie et du Développement durable, José Didier Tonato lors de l’atelier. A en croire le ministre, les littoraux du Bénin et du Togo connaissent l’un des plus forts taux d’érosion côtière dans le Golfe de Guinée en Afrique de l’Ouest. En plus, la zone côtière est soumise aux inondations et à la dégradation de l’écosystème. Le projet est une réponse collective au besoin urgent de lutter contre l’érosion du littoral selon une approche régionale et intégrée. Cette action concertée et régionale fait suite au constat alarmant de l’ampleur des coûts économiques et sociaux de la mobilité du trait de côte en Afrique de l’Ouest, notamment consécutive aux différentes manifestations des changements climatiques.
45 millions de dollars pour protéger les communautés
Le projet Waca financé par l’Association internationale de développement (Ida) à hauteur de 45 millions de dollars, soit 22,5 milliards de francs Cfa et de 7,5 millions de dollars, soit 3,7 milliards, vise en effet à renforcer la résilience des communautés des zones côtières face aux effets néfastes de changement climatique, a martelé le ministre de l’Environnement et des Ressources naturelles du Togo. Par ce projet, les deux pays vont entreprendre des travaux de protection des segments transfrontaliers entre Agbodranfo et Grand-Popo et le curage mécanique du chenal de Gbaga. Ces travaux représentent 60% du financement du projet. Les deux ministres de l’Environnement ont reconnu le caractère régional du projet Waca, soulignant que la lutte contre l’érosion côtière et la gestion des écosystèmes partagés ne peuvent se faire que dans le cadre d’une étroite collaboration. Le ministre togolais de l’Environnement a affirmé que l’érosion côtière, aussi bien au Bénin qu’au Togo, évolue à une vitesse de 5 à 10 mètres par an avec des pics de 20 mètres par an à certains endroits. Face à ce tableau, José Didier Tonato estime que le gouvernement doit faire preuve d’une grande capacité à gérer les usages des milieux marins et côtiers et les impacts qui en découlent.
Le Bénin, le Togo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Mauritanie et Sao Tomé et Principe sont les six pays bénéficiaires de l’appui technique et financier de la Banque mondiale pour la réalisation des projets d’investissement en zones côtières. Au Bénin, la conception du projet Waca a tenu compte non seulement des investissements nationaux, mais aussi de ceux régionaux à savoir la protection du segment de côte transfrontalier Agbodrafo au Togo et Grand-Popo au Bénin, le curage mécanique, dragage et la restauration du bras lagunaire chenal Gbaga. La Banque mondiale, à travers sa représentante Salimata Follea, chargée du projet Waca-Bénin, se dit prête à accompagner le Bénin.
Les avantages d’un projet historique
Attendu depuis une cinquantaine d’années par les populations, le démarrage du projet Waca est prévu pour le dernier trimestre de l’année 2018. A terme, il va combler les attentes des populations en matière d’érosion côtière, mais aussi en matière de micro finance aux plus pauvres à travers sa composante promotion des activités alternatives génératrices de revenus (Aagr). C’est pour la première fois qu’il est initié au Bénin un projet d’investissement prenant en compte la construction des ouvrages, la protection de l’environnement à travers la foresterie et la promotion des activités alternatives génératrices de revenus soutenues par la micro finance.