Cotonou abrite la Table ronde de haut niveau sur la relance et le financement de la vaccination au Bénin. L’atelier organisé par l’Unicef vise à mettre en place des solutions innovantes et durables au profit de la vaccination au Bénin.
Le Bénin se mobilise pour la relance et le financement de la vaccination. L’atelier technique de la Table ronde de haut niveau qui se penche sur la question se propose de réfléchir sur les facteurs qui plombent la performance du Programme élargi de vaccination (Pev). Elle vise à définir des solutions en vue d’un meilleur repositionnement de la vaccination.
Selon le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, la rencontre « permettra de fédérer les diverses initiatives en un évènement unique pour repositionner la vaccination dans l’agenda de notre pays et obtenir un engagement ferme des différents partenaires nationaux et internationaux, de la société civile, du secteur privé, pour la relance et le financement de la vaccination ».
La préoccupation est d’autant plus cruciale que les performances du Bénin n’ont pas évolué cette dernière décennie. « Depuis dix ans, nous assistons à une baisse des performances du secteur mettant en danger de plus en plus d’enfants vulnérables », relève le représentant résident de l’Unicef, Claudes Kamenga.
Se référant aux évaluations conjointes de l’Oms et de l’Unicef, il indique que « ces cinq dernières années, ce sont plus de 63 000 enfants béninois âgés de moins d’un an qui, chaque année, ne reçoivent pas la troisième dose du vaccin pentavalent devant leur conférer l’immunité contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B, les méningites et infections respiratoires ».
Le mal est plus profond. «Chaque année, entre 2012 et 2016, plus de 90 000 enfants, soit plus d’un enfant sur 4, n’ont pas reçu le vaccin contre la rougeole. Il en résulte l’émergence de foyers épidémiques qui n’existaient pas auparavant. Pas moins de six communes ont été touchées par une épidémie de rougeole pour la seule année 2018 », poursuit le représentant de l’Unicef.
A ces irrégularités, s’ajoutent les difficultés de mobilisation des ressources. « Les subventions allouées au Programme élargi de vaccination ont connu ces dernières années une diminution passant de 1 686 030 336 Fcfa en 2015 à 1 225 000 000 fcfa en 2018, soit une baisse de 27,37%», relève le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Selon lui, « les estimations faites dans le cadre de l’élaboration du Plan pluriannuel complet pour le Pev montrent que le gap à combler de 2019 à 2023 est d’environ 4 116 338 800 Fcfa hors charges salariales ».
Si le représentant résident de l’Unicef reconnaît les efforts pour améliorer la situation en matière d’offres des services de santé, de logistique vaccinale, de communication et d’information auprès des familles, ils restent insuffisants pour atteindre la couverture intégrale de la vaccination de tous les enfants. D’où la rencontre de Cotonou.
Elle vise la mise en place d’un dispositif pour assurer un accès universel de tous les enfants et des femmes enceintes vivant au Bénin sans discrimination aucune aux services de vaccination conformément à la Déclaration d’Addis-Abeba de 2016. Elle vise également la mise en place d’un mécanisme innovant de mobilisation de ressources aussi bien nationales qu’internationales pour garantir le financement durable de la vaccination au Bénin.
Il s’agira de trouver des solutions pour améliorer les performances du Pev, à revigorer le leadership politique et l’engagement de l’ensemble des parties prenantes.
Le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, invite les acteurs à divers niveaux à accompagner les efforts du gouvernement. « Nous attendons de cette table ronde que l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux se renforce davantage et que les partenaires nationaux prennent leur part et soutiennent le programme élargi de vaccination ».