Plus rien ne va au niveau du Bloc républicain. Le Prd de maître Adrien Houngbédji a rompu les amarres et fait désormaisbloc à part dans le cadre des législatives de 2019. L’information qui a fait le tour des réseaux sociaux dans la nuit du dimanche 18 novembre a été confirmée par un communiqué signé du secrétaire général du parti.Même si le communiqué parle plutôt d’une suspension de la participation du Prd à la création du nouveau parti, cette décision n’en demeure pas moins grave. D’autant plus qu’elle vient à la suite d’une énième et vaine tentativede plaidoyer de maître Adrien Houngbédji auprès du chef de l’État au sujet des exigences du Prd relatives à la prise en compte de l’intégralité de son logo et une présence renforcée dans les instances du parti. Face à l’impossibilité de Patrice Talon de faire entendre raison aux autres membres du Bloc républicain, le Prd a tiré les conclusions et décide de faire chemin seul. Conséquence, la Mouvance présidentielle se retrouve avec 5 Blocs au lieu de 2 annoncés. Ce départ, quelque peu attendu,montre à la lueur du jour combien les dissensions sont grandes au sein de la Mouvance présidentielle. Une Mouvance dont les membres se sont entendus pour voter à l’unanimité la nouvelle Charte des partis politiques et le nouveau Code électoral.Mais quand vient le moment de mettre en application lesdites lois, ça court dans tous les sens.Avec l’Udbn de Claudine Prudencio, l’And-aile Houdé et maintenant le Prd, ça fait déjà cinq Blocs pour la Mouvance et ce n’est peut être pas fini. Tout le contraire de la visionprônée par le chef de l’État qui a voulu conduire à part de charge la réforme du système partisan. Elle se révèleaujourd’hui pour Patrice Talon une entreprise bien périlleuse, tant il lui est difficile de concililer les intérêts des uns et des autres. A l’heure des garnds ensembles, la Mouvance coule et il revient à l’opposition de savoir comment tirer avantage de tout ce méli-mélo.
Houngbédji montre son vrai visage
Du début jusqu’à la fin, le Prd a essayé dans son communiqué de montrer combien le parti a fait des concessions ne serait-ce que pour sauver l’unité du groupe. Le parti a même accepté un logo amputé pour montrer sa bonne foi. En somme, le problème selon le communiqué, c’est les autres et pas le Prd. Ce discours aurait pu passer si l’histoire du parti arc-en-ciel et de son président n’était pas faite de révirements spectaculaires. En effet depuis l’avènement du multipartisme intégral jusqu’à ce jour, le Prd traîne une réputation de parti qui n’assume pas jusqu’au bout ses choix. Ce n’est pas pour rien qu’une certaine opinion a surnommé le président Adrien Houngbédji de “Amassè” en réfécence à ce serpent qui a deux bouches. Dans le milieu politique, c’est connu de tous qu’il ne faut jamais faire entièrement confiance à la parole du leader des Tchoco-tchoco. Ces revirements incessants depuis Soglo en passant par Kérékou, et même quand il a été désigné pour être le candidat unique de l’Union fait la nation ont fini par éroder la cote de confiance du parti au sein de la classe politique. Et toujours pour justifier ses choix, le Prd pointe du doigt la mauvaise foi des autres qui n’ont pas rempli leur part de contrat. C’est encore aujourd’hui le cas. Patrice Talon sait cette mauvaise réputation qui, comme une ombre, poursuit le Prd. Il a pourtant décidé de faire avec, espérant peut-être avoir les moyens de contraindre le Prd à rester cette fois-ci dans les rangs. C’est sans compter que maître Adrien Houngbédji a plus d’un tour dans son sac. Soutien à la rupture d’accord, réforme du système partisan oui mais pas à n’importe quel prix. Surtout quand le prix à payer est la disparition du Prd et de son logo. Adrien Houngbédji avait été on ne peut plus clair lors de sa dernière sortie à Avrankou. Le chef de l’Etat avait-il décodé le message? Ce n’est pas évident. Mais aujourd’hui, il sait à quoi s’en tenir quand on a un allié comme Me Adrien Houngbédji.