« Le secteur privé et le dividende démographique au Bénin », tel est le thème du dîner-débat qui a réuni des acteurs du monde des affaires, de la Société civile et des autorités à divers niveaux, vendredi 23 novembre dernier, à Cotonou. Face à la démographie insoutenable du pays et aux enjeux du développement, le Conseil des investisseurs privés au Bénin (Cipb), avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) et la Coopération suisse, entend, à travers une telle rencontre, interpeller les politiques en vue d’une transition démographique.
Comprendre l’impact d’une démographie mal contrôlée sur la santé, l’éducation, l’emploi, l’environnement, l’habitat, la mobilité et, plus généralement, sur le développement du Bénin. Tel est l’objectif de la soirée d’échanges organisée par le Conseil des investisseurs privés au Bénin (Cipb), vendredi dernier, à Cotonou. En réunissant divers acteurs autour du thème « Le secteur privé et le dividende démographique au Bénin », le secteur privé, à travers cette rencontre, entend faire savoir sa perception des problèmes de population, sa contribution et son rôle dans la résolution des problèmes démographiques afin que le Bénin profite pleinement d’un développement durable.
« Le secteur privé souhaite interpeller les politiques, non seulement le gouvernement, mais aussi la Société civile, les autorités religieuses sur le fait que notre pays continue toujours à avoir une démographie insoutenable, en ce sens qu’il est impossible que le budget de l’État arrive à faire face aux diverses charges sociales que constituent les problèmes liés à l’éducation, à la santé, etc. Et que les parents eux-mêmes n’arrivent pas à nourrir les enfants de façon équilibrée et raisonnable », souligne Roland Riboux, président du Cipb.
En dépit des efforts consentis par l’Etat, il demeure, à son avis, une partie de la population exclue du développement parce que mal nourrie et mal formée.
Le secteur privé préoccupé qu’il est depuis 2003 par la menace cachée que représente la bombe démographique pour le développement, assure-t-il, doit s’engager résolument autour de cette cause nationale de première importance, inquiétante tant elle « tire le pays vers le bas ».
Une grande partie de la dépense courante et de l’investissement va, selon lui, aux jeunes supplémentaires que la démographie exubérante génère.
Une réalité que soutient Benoît Meyer-Bisch, directeur résident suppléant de la Coopération Suisse. Pour lui, à voir les statistiques, on a l’impression que le pays stagne en termes de développement économique et de pauvreté alors qu’il y a de grands progrès accomplis ces dernières années. « On ne peut donc faire tous les progrès qu’on veut en termes de développement dans le pays si l’on ne maîtrise pas la croissance de la population. Si l’on ne fait rien dans les meilleurs délais on court droit dans le mur », avertit-il.
Plus optimiste, Barbara Laurenceau, représentante résidente de l’Unfpa au Bénin, estime qu’il va falloir, en tenant compte de cette préoccupation et à travers des politiques, investir dans la jeunesse du Bénin pour qu’elle devienne une potentialité pour le pays.
Relevant l’intérêt de la rencontre, Aristide Médénou, directeur général des Affaires économiques au ministère de l’Economie et des Finances, a souligné qu’il est important de trouver le juste milieu entre le taux de fécondité, le taux de croissance de la population et la richesse créée. D’où la transition démographique qu’il suggère.
Il convient de noter que la communication principale de la soirée a été animée par le professeur Barthélemy Biaou.