Les productions filmiques au Bénin seront désormais de qualité et respecteront les normes en la matière. Pour y parvenir, les professionnels du cinéma ont convenu d’agir sur le scénario, une des pièces majeures.
L’aube nouvelle du cinéma est entonnée. Par le truchement du scénario, les acteurs du septième art travaillent à peaufiner leurs savoir et savoir-faire. Plus question selon eux, de laisser la place à l’amateurisme. C’est Serge Yéou, directeur de Dys production plus connu sous le nom d’artiste « Monsieur le président », qui en fait sa priorité et y travaille depuis bien longtemps. Avec ses pairs, il a initié, il y a quelques jours, un atelier de réécriture de scénario. «Pour qu’un film soit bon, il faut un très bon scénario », soutient-il. Et pour disposer d’une matière expérimentale, ces acteurs sont allés à l’école de la réécriture du film « L’oracle » dont l’ébauche remonte à 2014 avec le scénariste Sènami Kpètèhogbé. C’est autour de cette matière que les énergies ont été déployées. L’ambition n’est pas de parfaire ce seul scénario, mais tous les autres à venir. L’intérêt d’un tel exercice est fort apprécié dans le rang de la plupart des acteurs culturels présents.
« Même si les cinéastes étaient très bons et que le scénario est mauvais, on trouvera toujours à dire sur le film », expose l’administrateur culturel Gaston Eguédji. Pour lui, c’est là tout l’intérêt de cette résidence de réécriture de scénario. De son côté, Pascal Wanou est doublement content. Partageant l’avis de Gaston Eguédji, il va plus loin, et entrevoit, à travers ce projet, « la résurrection du cinéma béninois ». Il y tient dur comme fer et souhaite qu’on y travaille. En raison sans doute de l’importance de l’initiative, le Fonds des arts et de la culture (Fac) y a apporté un soutien déterminant. Soutien sans lequel, reconnait, Serge Yéou, le projet dormirait encore dans des tiroirs. « Cette résidence permettra de toiletter le film (L’oracle) pour en faire un scénario garni des ingrédients techniques et artistiques nécessaires, qui une fois traduit en son et en image, révèlera un bon long métrage », se réjouit de son côté, Éric Todan, directeur de la cinématographie. Il insiste sur l’importance du scénario dans le processus de réalisation d’un film pour illustrer la raison d’être de cette initiative