Les acteurs du programme des Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (Taat) font le point des avancées notées après un an de mise en œuvre. C’est à travers la première revue annuelle ouverte ce mardi 5 mars par le ministre Gaston Dossouhoui. Elle mobilise les parties prenantes pendant trois jours à Cotonou.
S’inscrivant dans la stratégie « Nourrir l’Afrique » de la Banque africaine de développement (Bad), le programme des Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (Taat) œuvre depuis l’année dernière à augmenter la productivité agricole sur le continent. Cotonou accueille du 5 au 7 mars la première réunion de revue annuelle et de planification de ce programme qui mise sur le savoir et l’innovation pour déployer à grande échelle les technologies agricoles éprouvées à travers l’Afrique.
Cet atelier permet de faire le point des réalisations au cours de l’année 2018 et déterminer la marche à suivre pour atteindre les objectifs au cours de l’année 2019, a indiqué le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, qui a procédé à l’ouverture des travaux. A l’en croire, les actions qui sont développées dans le cadre du programme Taat devraient permettre de générer près de 120 millions de tonnes de production alimentaire supplémentaire et contribuer à sortir près de 130 millions d’Africains de la pauvreté d’ici à l’an 2025.
Quelque 143 interventions technologiques sont déployées dans 27 pays qui ont manifesté leur intérêt pour ce programme au cours de la première année, dans les filières prioritaires tels que le riz, le manioc, la patate douce, le maïs, le mil, le sorgho, l’arachide, le bétail, le blé, le poisson, les haricots. Le programme devrait prendre également en compte le niébé, le soja, l’igname, le cacao, le café, la noix de cajou, l’huile de palme, l’horticulture.
A terme, il s’agit de mettre fin aux importations alimentaires massives, augmenter les revenus des producteurs agricoles, améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et créer des emplois pour les jeunes en milieu rural, fait savoir Dr Andrew Mude, représentant le directeur du département Agriculture et Agro-industrie de la Bad. La banque a consenti un investissement de 120 millions de dollars US pour financer le programme Taat, indique-t-il.
Pour sa stratégie « Nourrir l’Afrique », la Bad investira au cours des dix prochaines années plus de 24 milliards de dollars pour la transformation agricole en Afrique, renchérit John Andrianarisata, représentant résident du groupe de la Bad au Bénin.
En 2015, l’Afrique a importé pour 35 milliards de dollars US des produits alimentaires que les agriculteurs locaux pouvaient produire. Et, si l’on ne change pas de cap, la facture d’importations alimentaires va tripler et s’élever à 110 milliards de dollars US en 2030, alerte le ministre Gaston Dossouhoui. Tout en réaffirmant sa foi en cette initiative de la Bad, il plaide, non seulement pour la maîtrise des outils et produits techniques pour l’agriculture, mais aussi pour la combinaison judicieuse de la volonté politique, un environnement économique et institutionnel favorable, des infrastructures adéquates, un meilleur accès au marché et la préservation des ressources naturelles.
Regroupant des acteurs mondiaux de l’agriculture, le programme Taat est coordonné par l’Institut international d’agriculture tropicale (Iita), avec des centres de recherche agricole nationaux, régionaux et internationaux.