Au vu du ratio (dette publique/Pib) 2018 évalué à 56,23 %, l’Etat béninois dispose encore des capacités à s’endetter sur les marchés de titres publics en 2019 et plus, afin de poursuivre la mise en œuvre effective de son Programme d’actions (Pag).
La situation de la dette publique du Bénin est toujours rassurante, et le gouvernement du président Patrice Talon peut toujours recourir aux marchés de titres publics tout au long de l’année 2019 et plus, pour mobiliser les ressources nécessaires au financement des projets et programmes contenus dans son Programme d’actions (Pag).
En effet, le rapport encours de la dette publique et Produit intérieur brut (encours/Pib) s’établit à 56,23 % au 31 décembre 2018, pour un encours global chiffré à 3251,78 milliards de francs Cfa dont 1532,08 milliards de francs Cfa pour la dette en devise et 1719,70 milliards pour la dette en monnaie locale, y compris la dette de marché. En 2017, ce taux était de 54,3 %, soit 26,49 %
pour la dette en devise et 29,74 % pour la dette en monnaie locale. D’après Elie Idohou, directeur général adjoint des Affaires économiques au ministère de l’Economie et des Finances (Mef), qui a dévoilé ces statistiques le jeudi 14 mars dernier face aux investisseurs, le ratio 2018 (56,23 %) est en dessous de la norme de 70 % fixée au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Ce qui prouve sans ambages que la situation de la dette publique du Bénin est rassurante et que le pays dispose encore de larges capacités à s’endetter.
Pour rappel, le budget de l’Etat gestion 2019 s’élève à 1877,543 milliards de francs Cfa. Ce budget appelle à un besoin de financement évalué à 665,641 milliards de francs Cfa dont 104,266 milliards de francs Cfa ont été mobilisés, à ce jour, par adjudication.
Toujours pour 2019, le taux d’inflation est inférieur à 3 %, le déficit budgétaire est évalué à 2,7 % du Pib et le taux de pression fiscale est de 14,5 %.
Selon les prévisions de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique, le besoin global de financement, c’est-à-dire les 665,641 milliards de francs Cfa, seront couverts à 58 % par émissions de bons et obligations. Cela équivaut à plus de 386 milliards de francs Cfa. Afin d’atteindre une mobilisation complète et parfaite de cette somme, le Bénin a prévu, entre autres, trois émissions infra annuelles sur des maturités de 3 et 6 mois et d’un montant de 25 milliards de francs Cfa chacune, par appel public à l’épargne d’un montant de 77,895 milliards de francs Cfa pour 10 ans de maturité dont 5 ans de différé.
Une stratégie intelligente
Aussi, envisage-t-il d’effectuer trois adjudications ciblées pour des montants de 35 milliards de francs Cfa pour les deux premières et 25 milliards de francs Cfa pour la dernière.
Toutefois, ces dettes futures ne seront pas contractées à n’importe quel prix. Principes, mesures et rigueur à tous égards vont encadrer l’opération. L’objectif du gouvernement, à en croire les explications des cadres du Mef, est de tirer le maximum de profit des atouts du marché des capitaux. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Mef s’est doté d’une stratégie intelligente d’endettement pour 2019. Laquelle stratégie est assortie d’orientations globales assez claires, concises et ambitieuses. De plus, le département ministériel dirigé par Romuald Wadagni s’est fixé une série d’objectifs spécifiques pour la mise en œuvre à moyen terme de ladite stratégie d’endettement tout en prenant soin de scruter, d’abord et avant toute chose, les perspectives de viabilité de la dette publique.
Concernant les orientations globales de la stratégie d’endettement 2019, le Mef souhaite, entre autres, «prioriser la mobilisation des emprunts extérieurs concessionnels et à l’émission de titres publics pour la couverture du besoin de financement de l’Etat ; limiter l’exposition du portefeuille de la dette publique aux risques de marché ; accorder une priorité aux emprunts à taux d’intérêt fixe ». De plus, les émissions d’obligations du Trésor public seront privilégiées au détriment des Bons de l’institution. En matière de mise en œuvre à moyen terme de la stratégie d’endettement, le ministre Romuald Wadagni et ses collaborateurs envisagent, par exemple, de privilégier la dette à moyen terme et réduire le risque de refinancement. Bien sûr, toutes ces opérations peuvent être effectuées en toute sérénité, car les perspectives de viabilité de la dette publique sont favorables.
« Le cadre macroéconomique et la stratégie d’endettement indiquent une dette publique viable, le risque de surendettement extérieur est modéré, la dette intérieure ne crée aucune vulnérabilité particulière et les indicateurs d’endettement extérieur et le taux d’endettement public demeureront en dessous de leurs seuils et point de référence ». Des prévisions qui satisfont et rassurent tant le gouvernement béninois que les investisseurs, acteurs principaux du marché des capitaux. Ces derniers peuvent donc continuer par aider le Bénin à une mobilisation plus accrue de ressources.
Toutes les mesures et prévisions annoncées supra, une fois accomplies, devront induire, cette année, une croissance économique de l’ordre de 7,6 % et peut-être plus. Sans risque de se tromper, l’on peut affirmer que l’économie béninoise a le vent en poupe et pourrait, d’ici quelques années, rivaliser avec celle de certains pays africains traités de géants, à tort ou à raison, par les économistes.