Il est pauvre mais, il y fait bon vivre. Il est petit mais, chacun y trouve son logis. La morosité y est ambiante mais on s’y plaît, l’espérance chevillée à l’âme. Athée, vodouisant, musulman, chrétien, se côtoient. Nord, Sud, Est et Ouest se confondent. Qu’il est agréable ce tableau! Un crime que de vouloir donc le sombrer. Le Bénin est jaloux de sa paix, de sa démocratie dont le modèle est applaudi. Ne les détruisons pas. Que les acquis issus de la Conférence des forces vives de la Nation en viennent à être des incantations, juste des souvenirs, restent une honte nationale. L’hymne à la déchéance et au régionalisme que chante le Bénin depuis mercredi dernier ne profite à personne. Que les partis en conflit s’embrassent hic et nunc!
Crainte de Dieu, amour, dialogue, sagesse, humilité, ne sont pas de vains mots. Dans des situations décousues comme celles que traverse le pays, ils y trouvent tout leur sens. Parfois, il faut savoir s’arrêter et procéder à une évaluation. Nul n’est fort éternellement. De même, il est un fait de se battre pour ce qu’on trouve juste mais, meilleure reste la méthode. Personne n’emportera le Bénin dans sa tombe. Pensons alors à l’héritage à laisser. Le Rouge qu’évoque le drapeau national n’est nullement un appel au bain de sang. Il reste un cri au courage dans le travail bien fait, garant d’un avenir Vert. La colère et l’orgueil restent des maux; l’apanage des âmes faibles. Entre ceux qui insultent notre intelligence et nous narguent en plus en disant que rien ne se passera, et ceux qui appellent le peuple à prendre ses responsabilités, c’est qui le pyromane? Que les premiers arrêtent les provocations et que les seconds sachent raison garder. On a qu’un seul pays!
Matin Libre