Il se note de plus en plus d’actes de violence lors des différents matchs des championnats nationaux de football. De Parakou à Avrankou en passant par Comè, Abomey-Calavi et Dogbo, le hooliganisme est en train de s’installer à une échelle inquiétante. Joueurs, entraîneurs, dirigeants et supporters sont au cœur des tensions sur les stades.
Les stades du Bénin sont de plus en plus le théâtre d’actes de violence lors des matchs des championnats nationaux de football. Les supporters, les joueurs, les encadreurs et parfois les dirigeants des clubs sont prêts à en découdre avec les arbitres ou leurs adversaires sur l’aire de jeu ou dans les gradins. Les violences s’enchaînent au fil des compétitions, avec toutes sortes de dérives : bagarres, coups et blessures. Les cas sont légion. Sur le terrain de l’Université d’Abomey-Calavi, samedi 4 mai dernier, une mésintelligence est suivie d’une envolée de bois vert et d’une bagarre généralisée. Lors du match entre Energie Football Club de la Société béninoise d’Energie électrique (Sbee) et l’Association sportive Vallée omnisports (Asvo), le joueur
Nassifou Xavinho Paraïso, dossard n°10 de l’Asvo, s’en est pris à l’arbitre central de la partie, Marcel
Mevognon, lui portant un violent coup de poing. Blessé au visage, le juge lui inflige un carton rouge, synonyme de son exclusion de l’aire de jeu. Et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Des contestations fusent de partout. L’entraîneur de l’Asvo, Roger Janvier Énama, proteste avec véhémence contre la décision. Les dirigeants d’Energie Football club font pareil en intimidant le commissaire au match. La fin de cette rencontre a été tumultueuse avec l’entrée en scène des supporters qui s’illustrent par des jets de pierres.
Sur le même stade le lendemain, les supporters des Panthères de Djougou ont failli en venir aux mains avec les arbitres au terme de leur match contre Upi-Onm. Tout comme la veille, les éléments de la Police républicaine ont sorti le grand jeu pour protéger les arbitres contre la fureur des contestataires lors du match Dragons # Asos au cours duquel des supporters des deux clubs se sont battus au stade Charles de Gaulle de Porto-Novo avant d’être embarqués.
Trop passionnés
Comme en Ligue 1, les matchs de la Ligue 2 sont également marqués d’actes de violence. Les équipes les plus en vue ne voulant pas descendre en division inférieure, dirigeants et supporters se montrent très passionnés et n’hésitent pas à semer le désordre sur les stades. C’est le cas lors du match As Tado # Hodio comptant pour la vingt-septième journée de la Ligue2. Après avoir donné un carton rouge à un joueur de Dadjè, un responsable de l’As Tado monte sur le terrain pour prendre l’arbitre central, Lookman Alao à partie. Menacés par le public de Dogbo, lui et ses assistants ont dû arrêter prématurément la partie pour prendre leurs jambes au cou. N’eût été la diligence de la Police, le pire serait survenu. Comme lors de cette rencontre, plusieurs dirigeants de clubs se sont déjà montrés très passionnés lors des différents matches.
Ces actes de hooliganisme sont dénoncés par l’Association pour la promotion des valeurs sportives (Apvs). « Nous condamnons avec rigueur ces situations devenues récurrentes et qui ne présagent pas d’une bonne sécurité sur nos stades et qui vont à l’encontre des règles qui régissent le football », a fait savoir la présidente de l’Apvs, Rafiatou Sitou.
Les dirigeants du sport béninois et notamment ceux du football doivent prendre la question des violences sur les stades au sérieux afin que le pire n’arrive pas. Cela passe par la formation des acteurs à différents niveaux. Comme la plupart du temps, les actes de violences proviennent des contestations des décisions des arbitres, il faut davantage aguerrir ces derniers à travers des formations et recyclages réguliers. Autant les arbitres ont besoin de formations, autant les dirigeants, les entraîneurs et les supporters doivent faire preuve d’un minimum de fair-play afin que les matchs de football sur nos installations sportives n’aboutissent pas à des dégâts corporels ou matériels. Il va falloir renforcer la sécurité autour des aires de jeu afin que des individus ne montent plus facilement sur le terrain lors des contestations. La Ligue de football a donc intérêt à associer la Police républicaine à toutes les rencontres pour la sécurité des joueurs, des arbitres, des dirigeants et des supporters. Aussi, est-elle tenue de sanctionner ces actes, en appliquant de manière rigoureuse les textes en vigueur. C’est la condition sine qua non pour éviter que les supporters béninois ne sèment la terreur dans nos stades comme les Bushwackers de Millwall, la Casual Firm Paris du Psg et les Head hunters de Chelsea, ces grands groupes de hooligans qui font parler d’eux en Europe.