Le président Patrice Talon a profité de sa séance de travail avec les sages, notables, roi, cadres et personnalités de la commune de Tchaourou pour répondre à ceux qui prétendent qu’entre lui et son prédécesseur, il y aurait quelque guerre ou dissension.
On doit d’emblée avouer que l’exercice n’a pas été facile. Il a fallu par moments « faire parler le cœur », oublier la fonction présidentielle, et surtout, se mettre dans la posture du Béninois lambda pour laisser afficher « la sincérité » du message. Et ce n’est pas seulement le président de la République qui s’est exprimé devant la délégation des natifs de Tchaourou venue à sa rencontre, à leur demande. C’est aussi et surtout « un Patrice Talon fils de Tchaourou » qui a parlé, pour expliquer qu’entre Boni Yayi et lui, il n’y a l’ombre de la moindre guerre. « Boni Yayi est un ami. Je n’ai pas de problème personnel avec lui. Ce qui nous a opposés, c’est du passé. Mais on ne peut pas prendre un pays en otage pour de petits problèmes entre hommes ». Le président de la République n’y est pas allé du dos de la cuillère. Autant, il n’a pas caché sa déception au sujet des évènements post-électoraux sur fond de violences répétées à Tchaourou, autant il soutient qu’entre son prédécesseur et lui, la guerre n’aura pas lieu. « Si politiquement, nos chemins ont pu se séparer, à titre personnel, rien n’oppose Patrice Talon à Boni Yayi », a ouvertement soutenu le président face à ses hôtes. Des hôtes plutôt admiratifs face à ces propos de l’homme qui a rappelé que ses mots viennent du cœur. Avec son ami de vieille date, « un idéal politique » a été partagé à un moment donné, souffle le chef de l’Etat.
Ce qu’il reproche à l’ancien président, c’est de n’avoir pas, en tant qu’ancien dirigeant, pris en compte le fait que le Bénin est encore une nation en construction et que chaque gouvernant a l’obligation de continuer cette œuvre de construction. « Cela exige de nous une certaine raison », note-t-il. Mieux, il s’attendait à ce que ce dernier ait la sagesse et appelle à la sagesse. « Si cela manque, il faut le lui rappeler », insiste le président Patrice Talon. « Il ne m’a jamais effleuré l’esprit de causer le moindre tort à la personne de Boni Yayi. Je ne lui veux aucun mal. Je ne ferais rien pour nuire à Boni Yayi », a rassuré le président face à la délégation. Il ira encore plus loin, pour déclarer publiquement qu’il lui offre son amitié. « Ma volonté est d’agir pour le bien-être de ceux qui m’entourent. Il peut arriver de mal faire et dans ce cas, je sollicite la clémence de tous », plaide le président de la République pour finir