Après la Cedeao, le chef de l’Etat participera du 7 au 8 juillet au sommet de l’Union africaine (Ua) à Niamey. La rencontre terminée, Patrice Talon s’envolera pour Paris où il séjournera jusqu’au 12 juillet. De son côté, l’ancien président Boni Yayi a quitté Lomé et devrait se rendre à Paris où il doit se faire opérer d’une sciatique. Patrice Talon et son prédécesseur pourraient donc se retrouver dans la capitale française entre le 08 et le 12 juillet. Cette coïncidence de l’agenda de l’un et de l’autre, même si c’est un pur hasard, pourrait être mise à profit pour une rencontre. Si cela se fait, ce sera en effet, la première fois après la levée du blocus que les deux hommes se rencontrent pour parler des différends qui les opposent. Le timing est propice. Patrice Talon, après un tête-à-tête avec le président Muhammadu Buhari le 20 janvier dernier et une rencontre le même jour au Palais de la Marina avec les sages de la commune de Tchaourou, a montré sa bonne foi en faisant lever l’état de siège au domicile de Boni Yayi. Devant les sages de Tchaourou, ville natale de l’ancien président, où de violents affrontements ont opposé chasseurs et forces de l’ordre pendant des jours, le chef de l’Etat a affirmé qu’il ne voulait aucun mal à son prédécesseur. L’une des demandes des chasseurs était la levée de l’état de siège au domicile de leur ‘’fils’’. Ce qui a été fait. Cela a aussi certainement pesé dans la balance lors du sommet de la Cedeao. Face aux inquiétudes des chefs d’Etat de la sous-région, de la communauté nationale et internationale, Patrice Talon a donné des gages qu’il pouvait œuvrer pour un retour à la paix. Cet effort pourrait être couronné par une rencontre avec son prédécesseur à Paris. Patrice Talon rendant visite à Boni Yayi, juste après son opération, l’image ferait le tour des médias étrangers et rassurerait davantage la communauté internationale. Après les émeutes, le blocus et les affrontements de Tchaourou, une telle rencontre ne fera que sceller davantage les bases d’une paix retrouvée, la paix des braves entre deux hommes d’Etat. Si Patrice Talon n’y avait pas pensé, c’est le moment.
M.M