Lundi 22 juillet 2019, le chef de l’Etat a procédé à l’installation des membres du Conseil économique et social (Ces) 6e mandature. Ainsi, l’institution qui vient de reconduire à sa tête Augustin Tabé Gbian a pu renouveler ses membres. Ce n’était pas gagné d’avance, car, elle était pressentie pour disparaître. La 6e mandature qui s’installe doit donc sa survie aux députés de la minorité de la 7e législature qui, par deux fois, ont rejeté le projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990. Un projet de réforme constitutionnel voulu par le chef de l’Etat lui-même. Cela avait suscité en son temps moult réactions. Il y avait d’un côté ceux qui étaient pour et, de l’autre, ceux qui étaient contre. Sentant particulièrement l’institution visée par la réforme constitutionnelle qui propose la suppression du titre 7 de la Constitution, consacré au Conseil économique et social (Ces), le président Augustin Tabé Gbian avait rappelé, en 2017, l’importance de cette institution. Il a informé que de la France à la Russie en passant par la Chine, la Grèce, l’Italie, nombre de pays qui constituent des modèles en matière de pratique démocratique ont toujours compris qu’une institution qui regroupe en son sein, toutes les catégories socioprofessionnelles, peut constituer un des maillons importants dans tous les processus de développement socio-économique. Même si au finish la révision de la Constitution n’a pu prospérer à cause d’une minorité de blocage au Parlement 7e législature, cela n’a rien enlevé de la volonté affichée du régime de la Rupture de voir disparaître l’Institution qui a pris corps avec la Constitution du 11 décembre 1990. Seulement…
Il y a quelques jours, précisément le 22 juillet 2019, à l’occasion de l’installation des membres de la 6ème mandature du Conseil économique et social, le discours du président de la République semble ne plus être le même qu’il y a deux ans. Étonnement, Patrice Talon reconnaît le rôle combien important que joue le Ces pour le développement du pays. Ce revirement dans le discours est-il un signe que l’Institution sera épargnée quand la révision de la Constitution sera à nouveau d’actualité ? Ou c’est juste des fleurs que Patrice Talon jette au Ces parce que l’occasion s’y prête ? De toute manière, quand viendra à nouveau le débat sur la suppression ou non du Ces, Matin Libre se fera le devoir de rappeler au chef de l’Etat les propos tenus le 22 juillet 2019.
MM