Au Bénin, la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp), du 8 août, continue d’être torpillée et mal interprétée par certains serviteurs du pouvoir, dans les médias et sur les réseaux sociaux. Contrairement à ces personnes qui affirment que la plainte de Boni Yayi par le prononcé de ce verdict est totalement vidée, la Cadhp leur donne rendez-vous bientôt, pour son verdict final.
Il a suffi quelques heures, pour que la décision de la Cadhp soit complètement sortie de son contexte par certains esprits habitués. Malmené de toute part, ce jugement pourtant clair risque d’être souillé, par ces personnes dont les intentions sont d’engouffrer Boni Yayi. En effet, pour revenir sur le verdict d’Arusha et précisément sur ce que beaucoup ignorent, la Cour ne s’est jamais prononcée sur le fond de l’aspect relatif aux tueries des 1er et 2 mai à Cadjèhoun. Elle a, par le truchement de ce premier verdict dans ce dossier, juste renvoyé l’examen de ces questions, à une décision de fond. Ceci, convenablement à d’autres requêtes déposées bien avant celle introduite plus tard, par Boni Yayi. L’instruction donc de cette requête qui déterminera les vrais responsables de ces tueries même si la décision prend du temps compte tenu de la sensibilité du sujet, sera bientôt actée au niveau de la Cour. Un acte qui sera donc sanctionné par un nouveau verdict, de cette Cour. Contrairement donc à ce qui se colporte, la Cour a esquivé ce point de la requête de Boni Yayi, pour ne pas vexer les autres requérants, du moment où les requêtes se rejoignent. Ce qui ne signifie en aucun cas que Boni Yayi a été débouté. L’autre anomalie qu’on veut faire croire aux parents des personnes emprisonnées lors de ces tueries, c’est qu’elles ont été oubliées par Boni Yayi. Une juxtaposition tout à fait fausse, quand on se cantonne juste à la requête de l’ancien Chef de l’Etat, au niveau de la Cour. Ayant simplement pris le soin de demander aux juges de la Cadhp, la libération pure et simple de ces personnes, Boni Yayi a déjà témoigné d’une empathie considérable à l’endroit de ces béninois, dont le péché a été de manifester pour dénoncer l’arbitraire. L’un dans l’autre, les yeux sont encore rivés sur la Cadhp, aux dépens de ceux qui ne souhaitent pas que toute la lumière soit faite sur les corollaires désobligeantes de la crise post-législatives.
M.M