Au Bénin, sans être en conflit ouvert avec l’ancienne génération, une génération montante dans l’animation de la vie politique espère en ce que le Président Patrice Talon réussira son pari d’assainissement des pratiques, usages et mœurs dans ce milieu réputé « cruel ». Le triomphe dont il rêve le sera à ce prix à en croire bien d’acteurs qui d’ailleurs estiment qu’il est sur le bon chemin et devra, par devoir, aller jusqu’au bout.
Abraham Zinzindohoué est enfin contraint à la démission. Il n’est plus depuis le lundi 05 août 2019 membre de la huitième législature de l’Assemblée nationale du Bénin. Quoique controversée, l’ancien président de la Cour suprême du Bénin, ancien Garde des sceaux, deux fois président de la cour de justice de l’Uemoa, Me Abraham Zinzindohoué aurait bien voulu rester membre de cette législature au mépris de l’engagement qu’il aurait pourtant pris de céder sa place à un plus jeune que lui juste après son installation. Il s’est d’ailleurs accroché pendant trois (03) bons mois avant d’être poussé à la porte.
Il rejoint de force, ses pairs Bruno Amoussou, Mathurin Nago, Antoine Kolawole Idji et d’autres de leur génération poussés eux assis à la renonciation à une vie au crochet du trésor public, vie dont ils ont tout tiré depuis des années aussi vieilles sinon plus vieilles que l’indépendance du Bénin.
En effet, à la faveur des élections législatives du 28 avril 2019 et alors même qu’ils avaient déjà par des stratagèmes habituels, prévu de se hisser à nouveau, le Président de la République a réussi par lui-même, à dissuader ces vieux briscards de se mettre encore une fois sur la ligne de départ. Ainsi Bruno Amoussou, non sans avoir tenté de résister, a fini par céder sa place en tête de liste des candidats de la 11ième circonscription électorale au jeune ministre Oswald Homeky qui l’a conduite avec succès.
Mais au-delà de ces mastodontes qui ont fait et défait depuis tant d’années les règnes de Présidents de la République qui se sont succédés à la tête de notre pays, l’entourage du Président Patrice Talon en compte encore de plus rusés dont la mise à la retraite redorera le blason de la vie politique béninoise. Certains, moins jeunes que ceux de la catégorie de Bruno Amoussou, s’activent depuis les événements des 1er et 02 mai 2019, où visiblement il a failli s’établir une vulnérabilité du régime en place, à prendre des contacts en vue de leur survie politique.
Dans leur démarche , ils n’hésitent pas à assurer d’opposants actuels de jouer le jeu de partisans de moindre effort ou même de subdivision de leur état-major de sorte à leur réserver des entrées sur leurs terroirs respectifs à leurs potentiels futurs partenaires politiques au détriment de leur leader actuel, le président Patrice Talon par qui pourtant, ils jurent de tout en journée. Cette approche est connue dans la vie politique de notre pays et alors candidat à l’élection présidentielle de 2016, Patrice Talon lui-même avait eu des partenaires qui officiellement étaient dans les premiers rôles auprès de ses adversaires mais qui avaient détaché des éléments qu’ils ont mis à son service pour son expansion.
En ce moment où de grandes avancées ont pu être introduites à la charte des partis politiques et au code électoral dans le sens de réduire la mobilité transhumante des acteurs politiques, il est à souhaiter que le Président Patrice Talon dont les béninois commencent par être convaincus de la minutie et de l’efficacité des approches, aille jusqu’au bout afin de laisser en héritage un personnel politique éthique, de conviction et porteur d’idéal pour le Bénin.
Puissions-nous avec Patrice Talon dire bientôt, adieu à la sous-traitance en politique au Bénin.
M.M