A la table du dialogue. Patrice Talon échangera dans les tous prochains jours avec l’ensemble de la classe politique. Tel que promis dans son adresse à la Nation le 20 mai dernier, le chantre du nouveau départ entend prendre langue avec les acteurs politiques, pour une participation inclusive à la poursuite de l’œuvre de construction entamée depuis le 6 avril 2016. « Conscient que nul ne devra manquer au chantier de construction de notre pays, j’inviterai très prochainement toute la classe politique pour des échanges directs, francs et constructifs au profit de notre bien commun, le Bénin », a-t-il déclaré au lendemain des législatives du 28 avril, qui fut une épreuve pour la plupart des formations politiques, parce qu’il s’est agi d’un test grandeur nature pour la mise en œuvre de la réforme du système partisan. Et le moins qu’on puisse dire, l’ardeur réformatrice de Patrice Talon ne diminue pas. Il ne sacrifie pas les réformes à une volonté de durer au pouvoir. Il affiche une ténacité à nulle autre pareille, au prix de sa popularité, mais pour l’intérêt général. La réforme du système partisan est plus qu’édifiant.
Bien qu’ayant pris la mesure des bouleversements que cela engendrait, il restera ferme sur ses convictions, au nom de l’impérieuse nécessité d’accélérer le développement socioéconomique, conformément à son Programme d’actions de gouvernement (Pag). « Le processus électoral relatif à la 8ème législature de notre pays, aura été l’aboutissement d’une réforme majeure, difficile, à la fois souhaitée et redoutée, parce qu’elle remettrait en cause les acquis d’un multipartisme débridé, qui est la cause principale d’une mauvaise gouvernance, source de notre sous-développement ». Ce diagnostic rappelé à dessein par Patrice Talon le 20 mai, était connu et partagé par l’ensemble de la classe politique et au-delà les groupes socioéconomiques, mais personne n’aurait eu le courage d’imposer la thérapie de choc pour vaincre la fatalité. Aussi douloureuse qu’elle fût et continue de l’être, sans doute pour certains partis toujours en conflit avec la loi, la réforme du système partisan a permis d’assainir et de remettre sur le droit chemin, l’idéal politique. A l’heure où s’annonce le dialogue politique, les regards devraient être tournés vers l’avenir.
10 octobre, la date du grand rendez-vous
A la table des discussions, sont conviés les 8 partis politiques en règles. Il s’agit du Parti du renouveau démocratique (Prd), du Bloc républicain (Br), de l’Union progressiste (Up), de l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), la Dynamique unitaire pour la démocratie (Dud), le Mouvement des élites engagés pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin), les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et le parti Force cauri pour le développement du Bénin (Fcbd) qui sont conformes aux dispositions de la loi 2018-23 portant charte des partis politiques en République du Bénin. Ils seront représentés à cette table de dialogue à raison de 12 personnes par parti soit une personne par département. Ainsi, mouvance et opposition seront logées à la même enseigne, pour des échanges inclusifs et impérieux sur des sujets préoccupants de la vie socioéconomique du pays. Presque inédit. Il n’a pas fallu une conférence nationale bis, pour parvenir à ce grand pas, dans l’histoire du renouveau démocratique sous nos cieux. Talon imprime sa marque et laissera, à coup sûr, des traces dans tous les compartiments de la vie socioéconomique et politique du pays. Le menu des échanges à ce rendez-vous du 10 octobre n’est pas encore dévoilé, mais on peut se faire l’idée que ce sera le premier test sur la route de la réconciliation. Déjà en ligne de mire, sans doute, la relecture des lois qui ont fait le nid à la réforme du système partisan.
Toutefois, il est à noter que les partis Union sociale libérale (Usl) et Restaurer l’espoir (Re) seront les grands absents à cette rencontre qui s’annonce exaltante. Peut-être qu’avec un peu de chance, récupéreront-ils leur certificat de conformité et rejoindront-ils les rangs. Seul le temps nous le dira.