Remis au chef de l’Etat, vendredi dernier, le rapport du comité d’experts livre peu à peu les conclusions issues de la reformulation technique des recommandations du dialogue politique des 10, 11 et 12 octobre 2019. On en sait un peu plus sur les critères qui vont concourir à la désignation du chef de file de l’Opposition. Ce sont les articles 7 et 8 de l’extrait de la proposition de loi qui énumèrent les conditions pour être chef de file de l’Opposition. Une fois les conditions remplies, le dernier paragraphe de l’article 8 stipule que le chef de file de l’opposition politique est nommé par décret pris en conseil des ministres. Et c’est ce qui crée la polémique. Un chef de file de l’Opposition nommé par le gouvernement. En état des choses, qui d’autre pour occuper ce fauteuil entre Soumanou Toléba du parti Fcdb, Paul Hounkpè des Fcbe et Gabriel Laurex Ajavon du Pfr ?
A l’heure actuelle, trois partis politiques se réclamant de l’opposition ont une existence légale. Il s’agit des partis Force cauri pour le développement du Bénin (Fcdb) du professeur Soumanou Toléba, Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) dont Paul Hounkpè est le nouveau secrétaire exécutif et le Parti la flamme renouvelée de Gabriel Laurex Ajavon. C’est d’ailleurs fort de cela qu’ils ont participé au dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat. Même si du côté de l’Opposition, on estime que ces partis n’ont été nullement mandatés pour parler en leur nom, le pouvoir de la Rupture table sur leur présence, surtout celle du parti Fcbe, le parti de Boni Yayi, pour se vanter de la participation au dialogue de l’Opposition légale. Quid des partis Restaurer l’espoir, Usl, Pcb Rb et autres ? Pour le ministre porte-parole du gouvernement Alain Orounla, on ne peut dialoguer avec les partis qui refusent de remplir les formalités de leur reconnaissance. Dès lors, si le gouvernement devrait procéder à la nomination du chef de file de l’Opposition, suivant la proposition du Comité des experts, la place reviendrait soit à Soumanou Toléba, Paul Hounkpè ou Gabriel Laurex Ajavon. Ces trois partis respectifs se retrouvent dans les deux avant dernier paragraphe de l’article 8 où il est stipulé : « En cas d’inexistence de l’opposition politique parlementaire, est désigné chef de file de l’opposition politique le représentant du parti politique déclaré dans l’opposition et ayant obtenu le plus grand nombre d’élus communaux ». Le paragraphe qui suit précise : « en cas d’égalité d’élus communaux, le plus âgé est déclaré chef de file de l’opposition ». C’est dire que, si les choses restaient en état, c’est une question d’âge qui va départager Soumanou Toléba, Paul Hounkpè et Gabriel Laurex Ajavon. Reste à savoir si le chef de file de l’opposition sera désigné avant ou après les élections générales et si les partis politiques reconnus de l’Opposition vont entre-temps se formaliser.
M.M
