Les membres du gouvernement poursuivent leur passage devant la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale dans le cadre de l’étude du projet de budget général de l’État, gestion 2020. Dans la journée de ce jeudi 21 novembre 2019, la Commission budgétaire a reçu le Ministre Hervé Hèhomey assurant l’intérim de son collègue de l’économie et des finances, Romuald Wadagnl, le Ministre de l’intérieur et de la sécurité, Sacca Lafia, le Ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin et le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui. Après les échanges avec les députés, seuls les ministre Benjamin Hounkpatin et son collègue Gaston Dossouhoui se sont prononcés. Ainsi, le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, a déclaré avoir un budget de 70,9 milliards Fcfa tandis que le Ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, a dit avoir défendu un projet de budget de 70,310 milliards Fcfa pour son département ministériel.
déclarations des Ministres Gaston Dossouhoui et Benjamin Hounkpatin
Gaston Dossoumou, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
« …Cet exercice est fait annuellement, mais ce n’est pas un rituel parce que les priorités changent. Chaque année, les circonstances aussi changent. Les conditions particulières dans lesquelles nous votons ce budget nous amènent à souhaiter être suffisamment renforcés dans les capacités de production, dans l’amélioration de la productivité, dans la résilience par rapport aux changements climatiques et surtout le renforcement des capacités des divers acteurs dans la mise en œuvre des projets-programmes du secteur agricole. Vous n’êtes pas sans savoir que le secteur agricole tire beaucoup vers le haut le Produit Intérieur Brut (PIB). Lorsque nous augmentons nos exportations, lorsque nous réduisons nos importations alimentaires, il va de soi que le PIB puisse augmenter. Fort de ça, le cadrage budgétaire a permis d’allouer au secteur agricole pour 2020, la somme de 70,9 milliards Fcfa. Il est en hausse de 19% par rapport à 2019. Nous avons été proactifs au cours de la campagne passée pour aller à 88,7% de taux d’engagement et avec un peu de facilité, nous irons pratiquement à 100% de nos engagements. Nous sommes déjà à 73% de taux d’ordonnancement et bien que plusieurs projets soient en cours, nous avons déjà franchi le seuil de 50% voire 57% de réalisation physique. C’est qu’il y au moins une machine qui est bien préparée au niveau du secteur agricole. En travaillant sur la productivité, nous devons tout faire pour mettre à disposition les semences, rendre accessibles les intrants spécifiques et renforcer la capacité managériale et productive des producteurs pour que les paysannes et les paysans gagnent. Nous allons donc attaquer les projets phares en finançant par nos propres ressources avant d’attendre les ressources extérieures (…) Nous allons renforcer la capacité du Fonds national de développement agricole et de l’autorité compétente pour exporter nos produits à savoir l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments et son bras armé.
La présentation du projet de budget du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, a suscité beaucoup d’intérêt au niveau des députés. Chacun d’eux a voulu prendre la parole. Nous avons encore des défis à relever ; le défi de la compétitivité de nos produits, le défi de la qualité, le défi de la transformation de nos produits. Il faut que dans nos supermarchés, il y ait au moins 20% des produits ‘’made in Bénin’’. C’est ce à quoi nous aspirons. Nous mettrons un point d’honneur sur les investissements qui résistent au temps. Nous avons reçu des recommandations fermes des députés. Sur la question de la transhumance, je suis obligé de choquer pour dire que nous allons prendre des mesures énergiques. Trop c’est trop ! Nous devons nous préserver contre les fléaux que cette transhumance occasionne dans notre pays. Nous développons les parcelles fourragères pour la sédentarisation de notre élevage… »
Benjamin Hounkpatin. Ministre de la santé
« ….Le projet de budget du secteur de la santé pour l’année 2020 s’élève 70 milliards 319 millions Fcfa contre 63 milliards 610 millions en 2019 soit une progression de 10% qui correspondent à près de 10, 5 milliards FCFA. Avec ce budget, nous allons adresser un certain nombre de chantiers comme déjà l’amélioration du cadre de gouvernance du secteur de la santé par la mise en place des nouvelles agences que nous avons créées. Ensuite au niveau des ressources humaines, il y a un vaste chantier pour améliorer le personnel de santé aussi bien en quantité qu’en qualité. Au niveau des infrastructures, nous avons un vaste plan de construction et de réhabilitation des infrastructures sanitaires notamment le démarrage de la construction du Centre hospitalier de référence d’Abomey-Calavi et d’autres structures sanitaires comme l’hôpital de zone Adjarra-Avrankou-Akpro-Missérété, l’hôpital de zone Adjohoun-Bonou-Dangbo et l’hôpital de référence de Ouidah. Comme vous le savez, certaines infrastructures sont déjà vétustes et le gouvernement a élaboré un vaste plan de leur réhabilitation. En dehors de cela, il y a la prévention et la lutte contre les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles qui constituent un des points importants. Il y a le programme de santé de reproduction pour réduire les taux de mortalité maternelle, néo-natale et infantiles qui constitue l’une des priorités du gouvernement sans oublier la question de la qualité des soins (…) A la suite de la présentation du budget 2020 pour le secteur de la santé, les députés ont été assez impressionnés par les actions qui sont prévues. Ils étaient totalement en accord avec ces actions bien qu’ils aient exprimé un peu d’impatience par rapport à l’attente de l’effectivité des projets… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN