Il était annoncé mardi 17 mars, un conseil extraordinaire des ministres consacré aux mesures à prendre contre la pandémie qui sévit un peu partout dans le monde. Lundi dernier, le Bénin a enregistré son 1er cas. Le conseil extraordinaire était, de ce fait, très attendu. C’est au petit matin de ce mercredi 18 mars 2020, que les décisions prises par le gouvernement de la Rupture ont été rendues publiques. Mais, à l’arrivée, les Béninois, dans leur grande majorité, sont restés sur leur faim. Au total, le gouvernement a pris 11 mesures. Mais à l’analyse, elles n’ont, pour la plupart, aucun caractère contraignant. Pire, les Béninois s’attendaient à deux décisions radicales : la fermeture systématique des frontières, qu’elles soient aériennes, terrestres et maritimes et la fermeture des écoles, universités, marchés, lieux de cultes et autres. Ce ne sera pas le cas. Les frontières restent ouvertes à la différence que ceux qui viennent par voie aérienne seront systématiquement et obligatoirement mis en quarantaine. Aux frontières terrestres, les entrées et sorties seront limitées à des nécessités extrêmes. Seules les traversées indispensables seront autorisées. Du côté des écoles, rien n’a été décidé. Le ministre de la santé a essayé, plus tard, de justifier que, pour le moment, les enfants ne constituent pas un nid pour le virus. C’est plutôt les personnes âgées qui sont plus infectées. Il conseille cependant aux directeurs d’écoles de prendre des mesures en ce qui concerne le lavage des mains à l’eau et au savon. Les autres décisions prises sont, pour la plupart, des recommandations. Elles concernent le respect des 1 mètre de distance dans les lieux de culte, les transports en commun, la limitation des obsèques et de toutes autres manifestations. Une des mesures fortes prises, lors de ce conclave extraordinaire, c’est la réquisition d’un millier de chambres d’hôtel pour la mise en quarantaine des potentiels suspects qui viennent par voie aérienne. Et c’est cette mesure qui suscite le plus la polémique. Comment réquisitionner jusqu’à 1000 chambres dans les hôtels alors qu’aucune mesure radicale de prévention n’a été prise, alors que les apprenants sont, à la limite laissés pour compte ? Depuis hier, la toile s’enflamme quant à l’interprétation qu’on est tenté de faire des mesures prises. Pour beaucoup, le gouvernement devrait prendre des mesures beaucoup plus radicales. L’argument avancé, est que ce sont ces mesures légères prises au début du virus en Europe, qui sont aujourd’hui la cause du désastre sanitaire observé en Italie et en France Entre-temps, le deuxième cas, annoncé dans la presse depuis le matin, a fini par être confirmé.
B.H.