Après avoir prorogé les congés de Pâques jusqu’au dimanche 10 mai prochain, le gouvernement a procédé au réaménagement du calendrier scolaire. Une nouvelle donne, en raison de la persistance de la pandémie du coronavirus, qui induit des répercussions dans certaines écoles et collèges privés.
Le réaménagement du calendrier scolaire intervenu, après la prorogation des congés de Pâques au dimanche 10 mai prochain, au lieu du lundi 13 avril initialement annoncé, n’est pas sans impact sur le personnel enseignant.
Sans avoir été préparés pour l’être, les enseignants des établissements scolaires privés de Parakou, à l’instar d’autres dans le pays font les frais du Covid-19 qui sévit actuellement. Comme les promoteurs de leurs établissements qui sont embarrassés, ils ont également été pris de court par la situation.
En effet, à Parakou, certains parmi eux ne se font beaucoup d’illusions. Par rapport au salaire du mois en cours, ils estiment qu’il y a plus de doutes que de certitude.
« Pour assurer notre quotidien, nous nous en remettons à la providence. Nous n’avions pas le choix. Mais, nous espérons que les responsables des établissements privés dans lesquels nous intervenons, vont se préoccuper de nous. Tout comme eux, nous ne sommes également pas responsables de ce qui se passe», a confié sous le sceau de l’anonymat, B. A, un professeur de Mathématiques dans l’un des nombreux collèges privés ouverts dans la cité des Koburu.
« Puisqu’on leur a permis de régler par tranches la scolarité de leurs enfants, c’est à la fin de chaque mois que la plupart des parents ont pris l’habitude de se présenter », a indiqué Claude Tikou. Ce dernier est promoteur de l’un des établissements privés à Parakou, mais aussi coordonnateur départemental du patronat des écoles privées du Borgou. Selon lui, presque tous les parents attendent la période du 30 mars au 5 avril pour se manifester. « Mais, contre toute attente, nous sommes précocement partis en congés le vendredi 28 mars dernier», a-t-il fait observer. Pour n’avoir pas fait le recouvrement, insiste-t-il, ce sont aussi bien les promoteurs que les enseignants et tous les acteurs des établissements privés qui sont en difficulté.
« Il n’y a pas que les enseignants qui soient nos partenaires. Il y a les services des impôts, les charges de sécurité sociale, puis les institutions de microfinance et les banques commerciales avec lesquelles nos établissements ont également pris des engagements, sans oublier les actifs immobilisés», poursuit Claude Tikou.
Par rapport à la situation des enseignants, il a rappelé que le calendrier scolaire va désormais jusqu’à la fin du mois de juillet.
« Mais, ce ne sont pas tous les établissements qui ont des contrats de 12 mois avec leurs collaborateurs dont les enseignants. Il y en a qui ont signé des contrats de 11 mois, 10 mois et même de 9 mois», a-t-il précisé. « Donc, si les enseignants n’ont pas travaillé au cours du mois d’avril, ils ne devraient alors pas espérer ce salaire», a insisté le promoteur.
« Là où je suis, mon budget dépend de ce que produit mon établissement», a fait observer son collègue Urbain Toussaint Anato, très peiné.
« Si les enseignants doivent être payés, par ces temps de crise sanitaire, cela dépendra des parents qui sont appelés à respecter leurs engagements envers la comptabilité de l’établissement», a-t-il souligné.
Avec les contrats qui les lient, aussi bien les promoteurs de ces établissements que les enseignants concernés doivent pouvoir s’entendre sur ce qu’il y aura de mieux pour eux. En la matière, la Convention collective générale du travail applicable aux entreprises relevant des secteurs privé et parapublic en République du Bénin, a déjà tout prévu.
Soutien de la décision gouvernementale
Par ailleurs, les enseignants et promoteurs de ces établissements approuvent la décision prise par le gouvernement de proroger ces congés jusqu’au dimanche 10 mai prochain. Selon eux, ce faisant il veille sur le bien-être des populations. Ne pouvant présager de l’issue de la crise sanitaire, tous souhaitent voir, comme le gouvernement, l’année scolaire être sauvée à tout prix.
« En réalité, nous les promoteurs ou chefs des établissements scolaires privés n’étions pas sûrs de la reprise des activités pédagogiques annoncée pour mardi 14 avril dernier. Il n’y a qu’à voir l’évolution que connait la pandémie pour s’en convaincre. Bien avant le départ précoce pour les congés de pâques, de nombreux parents avaient déjà décidé de garder leurs enfants à la maison », a expliqué le promoteur Claude Tikou. Par rapport à la poursuite de l’année scolaire, il n’est pas inquiet. Au niveau des classes intermédiaires, informe-t-il, il ne restait en réalité que trois semaines d’activités pédagogiques pour libérer les enfants. « Le programme est presque terminé. Au cours du troisième trimestre, les premiers devoirs ont déjà eu lieu », a-t-il laissé entendre. « Si la reprise est effective le lundi 11 mai prochain, les enfants des classes intermédiaires vont finir au plus tard le 31 mai. Ce qui permettra, dans le mois de juin, de continuer avec les classes d’examen pour les conduire aux différents examens scolaires. Donc, il n’y a pas péril en la demeure », rassure Claude Tikou.
En effet, avec la reprise attendue pour le lundi 11 mai, les écoliers et élèves n’auront qu’un mois et demi, les examens ayant été programmés pour juillet. Reste à savoir si ce temps suffira à leurs enseignants d’achever les programmes et les aider à mieux les maîtriser.